Premier élément de la septième ligne du tableau périodique, le francium se distingue à la fois par sa radioactivité et sa rareté. On estime qu’il n’en existerait qu’une trentaine de grammes dans la croûte terrestre.
L’élément 87
La nature instable et éphémère du francium implique qu’il ne possède pas d’application commerciale, contrairement à d’autres métaux alcalins comme le lithium, largement utilisé dans les batteries. Pour pouvoir l’étudier, les scientifiques bombardent généralement du radium avec des neutrons ou du thorium avec des protons.
Pendant des années, son existence est restée hypothétique. C’est Dmitri Mendeleïev, le père du tableau périodique, qui, le premier, a supposé que cet élément se cachait quelque part dans l’Univers.
Au cours des décennies suivantes, sa quête a impliqué de nombreux chercheurs éminents. Il a finalement fallu attendre 1939 pour que le seul isotope naturel de ce métal soit détecté pour la première fois.
Se formant lors de la désintégration radioactive de l’actinium, celui-ci a été isolé par la scientifique française Marguerite Perey, qui le baptisera « francium 223 » en hommage à Marie Curie qui avait nommé le polonium.
Une demi-vie de 22 minutes seulement
Les observations effectuées après sa découverte ont révélé que le francium 223 possédait une demi-vie de seulement 22 minutes, ce qui signifie que la moitié des atomes d’un échantillon se désintègrent au bout de ce laps de temps.
À titre de comparaison, la demi-vie de l’uranium 235, isotope fissile qui constitue le combustible primaire de la plupart des réacteurs nucléaires, est d’environ 700 millions d’années.