Une découverte archéologique d’importance a été faite à Toul, dans le nord-est de la France. Lors de travaux pour l’installation d’un réseau de chaleur, un bloc sculpté de style corinthien, qui faisait partie de l’entablement d’un édifice public monumental gallo-romain, a été mis au jour. Ce bloc offre un nouvel éclairage sur l’histoire de la région.
Toul, une ville au riche passé
La ville de Toul, connue sous le nom de Tullum à l’époque romaine, est située au confluent de la Moselle et du ruisseau de l’Ingressin, au pied des collines mosellanes. Carrefour de voies romaines, dont la Via Agrippa, elle a prospéré dès l’Antiquité en tant que chef-lieu de la tribu belge des Leuci.
À l’origine, Toul était un oppidum, une forteresse entourée de murs de défense massifs construite par les Romains à la fin du IIIe ou au début du IVe siècle. Ces fortifications ont été en partie réalisées avec des matériaux de construction réutilisés de structures plus anciennes, appelés spoglia.
Au IVe siècle, Toul devient le siège d’un évêché et le centre d’un diocèse étendu, connu sous le nom de Pagus Tullensis. Dès le milieu du XVIe siècle, Toul s’associe aux Trois-Évêchés lorrains de Verdun et de Metz, intégrés au royaume de France. Les murs de la ville et ses 15 tours ont été en activité jusqu’à la reconstruction des fortifications en 1700.
La découverte surprenante
Les fouilles archéologiques ont été menées dans le cadre d’un projet de grande envergure visant à installer un système de chauffage urbain à Toul. Ce réseau de canalisations souterraines, conçu pour transporter de l’eau chaude, élimine le besoin de chaudières individuelles ou de chauffage électrique dans chaque bâtiment. Les travaux, s’étendant sur environ 2 km de mars à novembre 2024, ont révélé bien plus que ce que les chercheurs avaient anticipé.
En avril, les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) ont découvert un fragment de mur ancien de deux mètres d’épaisseur, suivi d’un muret de maçonnerie et de moellons. À environ 6 mètres de ce second mur, ils ont trouvé le bloc de pierre gravé. Selon les archéologues, ce bloc faisait autrefois partie d’une structure colossale, mais il a été démonté par la suite et incorporé au mur de défense.
Le bloc de calcaire blanc sculpté, mesurant 1,2 mètre de large, 1 mètre de profondeur, un demi-mètre de haut et pesant plus de 399 kg, faisait partie d’un entablement monumental décoré de manière très élaborée. Il était probablement plus grand avant de se briser. Il comporte deux modillons ornés, c’est-à-dire les consoles qui soutiennent les éléments architecturaux hauts et plats tels que les corniches et les toits.
Une signification historique
Le bloc sculpté comporte deux modillons ornés de motifs végétaux en acanthe et d’une figure d’homme vert en version gallo-romaine. Entre ces modillons, deux métopes rectangulaires sont décorées de motifs iconographiques, dont un bouclier et une représentation retrouvée sur des pièces de monnaie locales du Ier siècle av. J.-C. de la région.
Entre ces sculptures se trouve une représentation plus violente : la tête coupée d’un Gaulois. Elle est posée sur ce qui semble être une épée romaine et un œil creux y est gravé. Les archéologues ont conclu que cette image représentait la victoire des Romains sur les Gaulois dans le nord de la France.
Cette découverte renforce l’idée que Toul abritait des bâtiments publics monumentaux comparables à ceux du IIe siècle après J.-C., visibles sur les façades de temples, théâtres, thermes, arcs de triomphe et portes. Le bloc, désormais en dépôt temporaire au siège de l’INRAP à Metz, sera nettoyé, conservé et étudié avant d’être exposé au musée de Toul. Par ailleurs, d’intrigantes sépultures de chevaux vieilles de 2 000 ans ont été découvertes dans le centre de la France.
recherches très interressantes :bravo pour nous faire participer a ces trouvailles extraordinaires ; on aime toujours découvrir et comprendre ; merci à vous Colette B
RAVIE D’APPRENDRE AUTANT DE CHOSE MERCI A VOUS