Si le ministère de la santé insiste sans cesse sur le fait qu’il faut manger sain et équilibré, sans abuser des confiseries, il en oublie parfois de s’attarder sur leur composition. Pour leur plus grande majorité, ils sont composés de nombreux additifs, parfois cancérigènes; à l’image de l’additif alimentaire E171, présent dans presque toutes les confiseries et dans bien d’autres aliments, sans pour autant être signalé sur les étiquettes et provoquant le cancer chez les rats.

En juin dernier, l’ONG Agir pour l’Environnement alertait déjà sur la présence de nanoparticules, dont l’additif alimentaire E171, autrement appelé dioxyde de titane, dans de nombreux produits alimentaires, particulièrement dans une centaine de confiseries. 50 000 fois plus petites qu’un cheveu, ces particules minuscules peuvent franchir des barrières physiologiques telles que les intestins, les reins ou encore le cerveau. Déjà dénoncé par José Bové, l’E171 a été classé comme cancérogène possible pour l’homme en cas d’exposition professionnelle par inhalation, par l’agence du cancer de l’OMS.

Un des composants des M&M's est l'additif alimentaire E171
Un des composants des M&M’s est l’additif alimentaire E171

Depuis quatre ans, l’INRA mène une étude sur les dangers de cet additif, utilisé pour blanchir et opacifier les confiseries, plats préparés ou encore des dentifrices. Récemment publiée dans la revue britannique Scientific Reports, elle suppose que l’additif favoriserait la croissance de lésions précancéreuses chez le rat. Comme l’explique le biologiste et co-auteur de l’étude Eric Houdeau, l’E171, composé à 45% de nanoparticules, pénètre la paroi de l’intestin du rat en provoquant une baisse de l’activité de son système immunitaire.

Après les avoir soumis quotidiennement à une consommation orale de l’E171 sur cent jours, les scientifiques ont constaté qu’un terrain micro-inflammatoire se développait sur la partie terminale de l’intestin, à tel point que « 40 % des rats étudiés présentaient des lésions précancéreuses sur le colon » a indiqué Fabrice Pierre, co-auteur de l’étude, et chercheur de l’unité Toxalim au Centre de recherche en toxicologie alimentaire. Parallèlement, sur un échantillon de rats présentant déjà des lésions cancéreuses, elles ont grossi pour 20 % d’entre eux.

Si ces résultats ont montré que l’exposition orale à l’E171 initie et favorise la croissance des lésions cancéreuses chez les rats, il est encore trop tôt pour déduire le caractère cancérigène de celui-ci, ainsi qu’une extrapolation à l’homme.  » En revanche, les données cumulées sur les phases précoces de la pathologie vont justifier une étude supplémentaire de deux ans sur l’origine du cancer, avec des lots de 50 rats mâles et 50 rats femelles « , comme le prévoient les standards internationaux de la recherche, a ajouté Fabrice Pierre.

 » Au regard des conclusions de cette étude, les ministères chargés de l’Économie, de la Santé et de l’Agriculture ont décidé de saisir conjointement l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) afin de déterminer si l’additif alimentaire E171 présente un éventuel danger pour les consommateurs « , précisent les trois ministères dans un communiqué commun. Suite à ces propos, l’Anses qui étudie l’impact sanitaire des nanomatériaux dans les aliments devrait rendre son verdict fin mars.

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