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Si nous permettre de vivre plus longtemps et en meilleure santé constitue l’un des principaux objectifs de la médecine moderne, une nouvelle étude suggère que la durée de vie maximale de l’être humain se situe probablement aux alentours de 150 ans.

Une résilience diminuant progressivement

Le vieillissement biologique (ou sénescence), soit la vitesse à laquelle notre corps se dégrade, ne correspond pas nécessairement à notre âge chronologique, c’est-à-dire le nombre d’anniversaires fêtés. Partant de ce constat, des chercheurs singapouriens ont identifié une nouvelle façon d’interpréter les fluctuations du nombre de différents types de cellules sanguines, ayant permis la mise au point d’un indicateur dynamique de l’état de l’organisme (DOSI).

Cet indicateur montre que la résilience de notre organisme diminue lentement au cours de notre vie, ce qui explique en partie pourquoi il faut plus de temps pour se remettre d’une maladie ou d’une blessure lorsque nous sommes âgés. Selon les chercheurs, en supposant que nous puissions mettre de côté les paramètres environnementaux, les maladies et les accidents de la vie, le DOSI constitue une méthode fiable pour définir le moment où cette résilience s’arrête définitivement.

« L’extrapolation de cette tendance suggère que le temps de récupération et la variance du DOSI divergeraient simultanément à un point critique de 120-150 ans, correspondant à une perte totale de résilience », soulignent les chercheurs.

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Pour ces travaux récemment présentés dans la revue Nature Communications, les chercheurs ont étudié les informations relatives au nombre des cellules sanguines de plus de 500 000 personnes provenant de bases de données au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Russie, ainsi que les données relatives au nombre de pas de 4 532 sujets, afin de mesurer le taux de déclin de la condition physique des individus.

D’importants changements dans les trajectoires de vieillissement

Le nombre des cellules sanguines pouvant indiquer une série de problèmes dans l’organisme, l’équipe a utilisé les données relatives au nombre de pas afin de s’assurer qu’il s’agissait d’un bon indicateur de la santé globale et de la récupération en général.

Les données ont également permis de découvrir un changement dans les trajectoires de vieillissement à partir de 35 ans, puis à partir de 65 ans. Cela correspond à certaines des limites en place dans la société, comme l’âge auquel les sportifs de haut niveau ont tendance à mettre un terme à leur carrière, ou celui auquel nous prenons généralement notre retraite.

À plus long terme, les chercheurs affirment que l’étude pourrait être utilisée pour mettre au point des traitements permettant de cibler les maladies sans affecter la résistance biologique, et peut-être même un jour de prolonger la durée de vie maximale possible au-delà de ce qu’elle est déjà. Mais cela nécessitera dans tous les cas davantage de recherches et de données.

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« La criticité entraînant la fin de vie est une propriété biologique intrinsèque d’un organisme »

La nouvelle analyse est globalement conforme aux études précédentes qui mentionnaient une durée de vie maximale d’environ 120-140 ans, bien que de tels calculs impliquent un certain degré de supposition et d’estimation.

Aujourd’hui, le record de longévité humaine est détenu par Jeanne Calment, s’étant éteinte à l’âge de 122 ans et 164 jours. Selon les auteurs de la nouvelle étude, à moins de modifier radicalement notre corps à un niveau fondamental, il serait difficile de tirer trop d’années supplémentaires de nos formes fragiles.

« Nous concluons que la criticité entraînant la fin de vie est une propriété biologique intrinsèque d’un organisme, qui est indépendante des facteurs de stress et constitue une limite fondamentale ou absolue de la durée de vie humaine », concluent les chercheurs.

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