Drakengard, ou Drag-on Dragoon pour les Japonais, est une série ayant su mélanger les styles de jeux dès son premier épisode en 2003. Prenant le meilleur de différents genres de gameplay, les jeux proposent également une histoire plus profonde qu’il n’y parait avec des thèmes matures et un traitement intelligent. Retour sur cette série malheureusement trop peu connue dans le monde occidental !

 

Le projet Drakengard est né dans l’esprit de Takamasa Shiba et Takuya Iwasaki, cherchant à concevoir un jeu de combat aérien dans la veine de la série Ace Combat. À un détail près, c’est qu’à la place d’avoir un avion de chasse, on aurait un dragon. Alors que le développement progresse, le phénomène des Dynasty Warriors pousse les créateurs à vouloir incorporer des phases de combat au sol, variant à la fois le gameplay et apportant beaucoup de richesse à l’univers du jeu. Pour construire ledit univers, l’équipe s’inspire principalement de la mythologie celtique et du folklore européen. Pour le design des personnages et des armures, c’est logiquement dans l’Europe médiévale que Kimihiko Fujisaka pioche ses idées alors que les monstres et la direction de l’histoire prennent exemple sur l’anime Evangelion.

 

 

L’histoire de départ est assez simple : plusieurs royaumes prospérant dans des alliances enrichissantes vivent en paix jusqu’à ce qu’un mystérieux Empire fasse son apparition pour les envahir. Leur but, un sceau que les royaumes défendent depuis des lustres et qui ne faut surtout pas violer. Bien sûr, l’Empire réussit, et des tonnes de créatures envahissent la surface de la planète. Caim, le prince du plus petit royaume, est fou de rage et part confronter l’ennemi. Blessé mortellement, il se réfugie dans une cour où il tombe nez à nez avec un dragon prêt à mourir. Leurs destins se lient et les deux passent un pacte afin de se sauver mutuellement. Les pactes sont un élément capital de ce monde et permettent à des hommes et des créatures de joindre leurs âmes pour l’éternité.

Mais cela a un prix. Caim perdra la parole alors que d’autres perdront la vue ou même leurs cheveux ! Du coup, on a un prince qui aime manier l’épée et un dragon qui ne reste jamais longtemps sans incinérer tout ce qui vole autour de lui. Vous avez la base des deux systèmes de combats et deux genres de gameplay bien distincts. Un mélange de shoot em up à dos de dragon et de beat em all bien bourrin. Au sol, ce sont surtout vos armes qu’il vous faudra monter de niveau et perfectionner afin de les rendre plus puissantes alors que Caim affronte horde après horde de soldats de l’Empire. Dans le ciel, vous contrôlez Angelus, le dragon de Caim. Ici, c’est directement le dragon qui passe de niveau et devient plus fort.

 

 

Le premier jeu met donc le focus sur la quête de vengeance de Caim par rapport à l’Empire alors qu’il tente de protéger sa soeur, Furiae, gardienne du sceau. Dans le dénouement du jeu, Caim parvient à arrêter les plans de l’Empire, mais verra sa soeur mourir et Angelus devoir sacrifier sa liberté pour prendre la place de Furiae en tant que gardienne du sceau. Lorsque l’on retrouve Caim dans Drakengard 2 sorti en 2005, dix-huit ans se sont écoulés. Pourtant, ce n’est pas le héros du jeu. Le héros en question, c’est Nowe, dit l’enfant-dragon est un jeune homme très conflictuel en qui sommeille un puissant pouvoir. Caim est devenu borgne et son unique obsession est de libérer Angelus, même si cela signifie briser le sceau qu’elle garde.

 

 

Au niveau du gameplay, les fans du premier ne furent pas déçus puisque le jeu reprend exactement les mêmes concepts : brûler et pourfendre de la chair. Mais si l’on ne vole plus avec Angelus, avec qui alors ? Avec Legna. Un dragon noir très protecteur envers Nowe l’ayant élevé durant son enfance sans qu’il y ait eu de pacte. En effet, Nowe sait parler avec les dragons depuis sa naissance. Et quand le héros part vivre avec ceux de son espèce au sein de l’Ordre des chevaliers, il obtient donc une vision unique du monde puisque sa vie est le résultat de l’éducation partagée par deux espèces différentes. En réalité, Nowe est une sorte de don donné aux dragons par les dieux. Rien que ça.

 

 

En tant que chevalier de l’Ordre, son rôle est de défendre les sceaux sacrés. Pour ce faire, les chevaliers passent des pactes avec d’autres créatures. En tout cas, vous pouvez comprendre dès à présent comment le but de Caim va rentrer en conflit avec celui de Nowe, même si au final, les deux se rejoindront sur le principal dans une fin tout aussi tragique que poétique. Toute la saga est empreinte de cette aura sombre qu’on estampille de dark fantasy, mais qui d’un point de vue plus philosophique, traduit une certaine critique de l’humanité, habillement mise en relief à travers les relations qu’entretiennent les héros avec les dragons, les dieux avec les créatures du monde et les leaders des différentes factions.

 

 

Dans le troisième épisode qui est en réalité une préquelle au premier jeu, on fait la connaissance de Zero, une femme capable d’utiliser de la magie grâce à son chant. Ne vous fiez pas à cette description féerique, elle a une quête tout aussi sanglante que celles des autres épisodes puisqu’il s’agira pour elle de faire un pacte avec le dragon Mikhail afin de poursuivre ses cinq soeurs qui gouvernent les différentes parties du monde et les tuer. La raison de son obsession n’est pas claire dès le début pour le joueur, mais ce dernier la découvre au fil de l’aventure alors que l’on rencontre ses différents alliés. Une tournure très différente et pleine de surprise, qui va même jusqu’à briser le quatrième mur à la fin de l’aventure.

 

 

On ne peut pas parler de Drakengard sans parler de la série spin-off Nier qui découle de cet univers. Dans Nier, sorti en 2010, un héros du même nom tente de trouver un remède à une terrible épidémie dont est morte sa fille. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que si le monde est dans cet état, c’est parce qu’il fait suite à l’une des différentes fins du premier Drakengard où la planète se détruit peu à peu. Le monde de Nier nous présente le résultat de cette fin après 1000 ans de décomposition. Dans un style encore plus direct, Nier mélange également différents styles de gameplay tout en se rapprochant du RPG. Le jeu a connu un plus grand succès que Drakengard 3, engendrant un deuxième épisode dont on ne sait encore peu de choses si ce n’est qu’il découlera de l’une des fins de Nier.

 

Les inspirations des mythologies celtiques et nordiques, le design qui nous transporte en Europe médiévale, les moments tragiques, la musique fabuleuse et surtout les combats épiques font de Drakengard une série qu’il ne faut louper sous aucun prétexte. La série connait ses hauts et ses bas, mais mérite définitivement l’attention de tous les amoureux du jeu vidéo. Avez-vous déjà joué aux Drakengard ?

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments