
Des astronomes ont obtenu les premières preuves visuelles d’un phénomène stellaire aussi violent que bref : la « double détonation » d’une naine blanche dans une galaxie voisine.
Une première
Quand les étoiles d’une masse similaire au Soleil arrivent à court de combustible et explosent, elles laissent derrière elles un noyau dense qui ne peut plus subir de fusion. Connu sous le nom de naine blanche, ce vestige va normalement se refroidir jusqu’à atteindre la température de fond de l’Univers au cours des milliards d’années suivants.
Dans le cas de systèmes binaires, l’attraction gravitationnelle remarquable des naines blanches implique qu’elles puissent siphonner la matière de leur astre compagnon. Une fois un certain seuil franchi, ce phénomène entraîne une série de réactions thermonucléaires en leur cœur, déclenchant une supernova de type Ia.
S’il était depuis longtemps supposé que ces évènements cataclysmiques impliquaient une « double explosion » stellaire, ce n’est que récemment que les chercheurs en ont obtenu les premières preuves, en se penchant sur un vestige de supernova situé à environ 160 000 années-lumière de la Terre, dans le Grand Nuage de Magellan.
En étudiant les clichés de SNR 0509-67.5 pris par le Very Large Telescope de l’Observatoire européen austral, Priyam Das, de l’université de Nouvelle-Galles du Sud, et ses collègues ont identifié deux anneaux concentriques caractéristiques l’encerclant.

Deux détonations séparées de quelques dizaines de secondes
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Astronomy, la naine blanche aurait accumulé des quantités significatives d’hélium, conduisant à une première détonation, suivie quelques dizaines de secondes plus tard d’une seconde.
Aussi réduit soit ce laps de temps, les matériaux éjectés lors de l’explosion initiale se déplaçaient à environ 25 000 kilomètres par seconde, expliquant la distance considérable séparant les deux anneaux.
Si l’on estime que l’éclat lumineux de cet évènement cosmique cataclysmique aurait atteint notre planète il y a entre 310 et 350 ans, le fait qu’il ne soit mentionné dans aucun document historique suggère qu’il était largement masqué par le Soleil.
Précédemment, des chercheurs avaient identifié une naine blanche ayant survécu à son explosion en supernova pour briller encore plus fort qu’avant.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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