
La datation d’un fossile exhumé de l’Atlas marocain a révélé qu’il s’agissait du plus ancien ankylosaure connu. Évoluant dans la région à la fin du Jurassique, celui-ci possédait une cuirasse unique.
Spicomellus afer
Les ankylosaures étaient un groupe de dinosaures herbivores plutôt massifs, dont les corps couvert de plaques osseuses (connues sous le nom d’ostéodermes et observées chez les crocodiles modernes) et de pointes leur ont valu d’être qualifiés de « forteresses vivantes » par les scientifiques.
Se résumant à un fragment de côte, le premier témoignage de Spicomellus afer avait été mis au jour en 2021 au Maroc. Fin 2022, un agriculteur du Moyen Atlas était tombé sur un fossile nettement plus complet de la créature préhistorique, qui a récemment pu être étudié en détail et daté.
Vieux de 165 millions d’années, ce spécimen aurait mesuré quatre mètres de long pour un poids d’environ deux tonnes. En examinant sa cuirasse, les chercheurs ont observé une structure « baroque » : des ostéodermes et des pointes fusionnés à l’os, en faisant probablement « le vertébré le plus lourdement blindé à avoir jamais foulé la Terre ».
Introducing a crazy new look for Spicomellus, based on newly described osteoderms unlike anything we've ever seen before. I was brought in to produce a life reconstruction based on the new material, published today by Maidment et al. in Nature:https://t.co/H0uMYqHSWB pic.twitter.com/QsNUjaVct1
— Dr Matt Dempsey (@Sketchy_raptor) August 27, 2025
« C’est du jamais-vu chez les dinosaures cuirassés, et l’ensemble des animaux dotés d’ostéodermes », souligne Susannah Maidment, chercheuse au Musée d’histoire naturelle de Londres et co-auteure de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature. « Nous nous sommes retrouvés à court de superlatifs pour la décrire. »
Armure encombrante
L’équipe évoque des pointes couvrant presque l’intégralité du corps de S. afer, un spectaculaire « collier cervical » et des vertèbres fusionnées au niveau de la queue, suggérant qu’à l’instar d’autres ankylosaures, elle constituait une arme redoutable.
Une enveloppe aussi sophistiquée aurait probablement cantonné la créature préhistorique à des environnements ouverts. « Il se serait régulièrement retrouvé entravé dans des zones à la végétation dense », estime Maidment.
Visant essentiellement à dissuader d’éventuels prédateurs, cette cuirasse naturelle aurait également permis d’attirer des partenaires potentiels. « Les structures encombrantes ou en apparence inutiles sont presque toujours liées à la reproduction », conclut la scientifique.
Il y a quelques jours, une nouvelle espèce de dinosaure véloce aux griffes surdimensionnées avait été décrite.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: dinosaure, fossile
Catégories: Actualités, Histoire