diable-mer
Image d’illustration — © made by Meocrisis / Wikimedia Commons

Un spectacle sous-marin aussi énigmatique qu’impressionnant s’est offert aux chercheurs près des îles Galápagos : une baudroie abyssale, surnommée le « diable de mer » en raison de son apparence pour le moins singulière, a été filmée en pleine déambulation sur le plancher océanique. Cette capture d’image rare révèle les étonnantes capacités d’une espèce peu connue.

Au cœur d’une eau profonde et sombre, à environ 373 mètres sous la surface, la créature marine a été observée utilisant ses nageoires pectorales et ventrales pour se mouvoir sur le substrat corallien. La structure unique de ses nageoires, évoluées et ressemblant à des membres, lui confère la capacité de pivoter, lui servant de mécanisme de locomotion sur le fond marin. L’observation a eu lieu lors d’une expédition menée par l’Institut Schmidt de l’océan, en partenariat avec le parc national des Galápagos et la Fondation Charles Darwin, avec pour mission de cartographier les structures coralliennes verticales de la région.

Ce curieux poisson, une baudroie encore non identifiée, appartient à la famille des Lophiidae. Avec une tête disproportionnée fixée sur un corps compact et des yeux globuleux, cette baudroie présente une allure incontestablement étrange, accentuée par une peau brun-rougeâtre mouchetée et velue. Capable de s’enfoncer jusqu’à 900 mètres de profondeur, ce spécimen a captivé les chercheurs par sa capacité à avaler des proies aussi imposantes que lui. Sa vaste bouche est conçue pour ingérer des proies de sa propre taille, justifiant ainsi son surnom peu flatteur attribué par les pêcheurs, en référence à sa physionomie intimidante, selon Oceanscape Network

Ce poisson peut atteindre une longueur de 1,4 m et un poids avoisinant les 22 kilogrammes. Le régime alimentaire de cette baudroie est varié, allant des poissons aux crustacés, et peut inclure, lorsqu’elle est à faible profondeur, des oiseaux marins qui s’aventurent trop près. Le « diable de mer » utilise un leurre situé sur sa tête pour tromper ses proies, les attirant à une distance où il peut les engloutir avec une efficacité redoutable. Ce comportement prédateur est complété par des dents inclinées vers l’arrière, une adaptation qui assure que les proies capturées ne puissent échapper à leur sort.

Selon Jethro Reading, un spécialiste des poissons des grandes profondeurs de l’université de Southampton, l’existence du poisson-oie est une affaire d’économie énergétique. Plutôt que de dépenser son énergie à nager, il préfère rester à l’affût, bien camouflé dans les profondeurs. Sa faculté à « marcher » est en adéquation avec ce mode de vie économe en énergie : même dérangé, il maintient une démarche prudente et économe. Son allure est certes maladroite, mais elle trahit une stratégie d’économie d’énergie, destinée à des accélérations brèves mais intenses lors de la capture de proies. Par ailleurs, un effrayant poisson des abysses s’échoue sur une plage en Californie.

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