Elon Musk ne veut pas juste diriger Tesla, il veut en garder le contrôle absolu. Sa demande de 1 000 milliards de dollars pour piloter une « armée de robots » soulève une question vertigineuse : que se passe-t-il quand un homme veut régner sur les machines du futur ?

Pourquoi Elon Musk demande-t-il un package de 1 000 milliards de dollars ? Pour s’assurer un pouvoir de décision total
C’est là que ça devient fascinant. Et un peu flippant aussi. Lors de la présentation des résultats trimestriels de Tesla, Elon Musk a réclamé un package de rémunération à hauteur de 1 000 milliards de dollars. Non pas pour acheter une île ou une station spatiale. Mais pour « garder le contrôle de l’armée de robots » que Tesla est en train de créer.
Selon lui, ce n’est pas l’argent qui compte. Mais bien le pouvoir de décision à long terme. Il estime qu’il lui faut au moins 25 % des droits de vote pour piloter la stratégie. Sinon, il risque d’être évincé par des décisions de fonds activistes. Ou par des cabinets de conseil comme ISS ou Glass Lewis. Pour Musk, sans ce contrôle, Tesla pourrait s’écarter de sa vision.
Que cache le terme « armée de robots » répété par Musk ? Une ambition dépassant le cadre industriel
Ce mot « armée », Musk l’a répété plusieurs fois. Et il fait tiquer. Officiellement, les robots Optimus de Tesla sont conçus pour aider les humains. Dans les tâches ménagères ou industrielles. Mais Musk laisse planer le doute. Il parle d’un « glitch d’argent infini ». Il évoque un monde sans pauvreté grâce aux robots. Mais aussi la nécessité de garder un contrôle strict.
Pourquoi autant d’insistance ? Car, une fois déployés à grande échelle, ces robots pourraient bouleverser les équilibres sociaux et économiques. En filigrane, on devine une vision transhumaniste. Celle où l’humain et la machine coexistent. Mais à condition qu’une main légitime tienne les commandes. Et cette main, c’est la sienne.
Ce que disent les chiffres : entre ambition technologique et réalité économique contrastée
Revenons sur Terre un instant. Tesla a publié des résultats financiers mitigés. Le chiffre d’affaires progresse. Mais le bénéfice net chute de 37 %. Pourquoi ? Parce que Tesla investit massivement dans l’intelligence artificielle et la robotique. Le développement d’Optimus et des robotaxis avance. Mais cela a un prix. Un prix très élevé.
On sent un vrai décalage. D’un côté, le rêve d’une domination robotique. De l’autre, la pression des résultats à court terme. Ce contraste explique sans doute la nervosité de Musk. Il veut convaincre les actionnaires. Selon lui, l’essentiel se jouera à long terme. Mais pour ça, il faut qu’on lui fasse confiance maintenant.
Le vote du 6 novembre : un test décisif pour le pouvoir de Musk (et l’avenir de Tesla)
Le vote du 6 novembre 2025 sera crucial. Si son plan passe, Musk pourrait obtenir jusqu’à 25 % des droits de vote. Comment ? En recevant 423 millions d’actions, à condition d’atteindre des objectifs colossaux. Tesla devra atteindre 8 500 milliards de dollars de capitalisation. Produire 20 millions de véhicules. Et livrer un million de robots Optimus.
Ces objectifs sont-ils réalistes ? Difficile à dire. L’enjeu principal reste la confiance des petits actionnaires. Ceux qui voient en Musk un génie visionnaire. Un peu fou parfois, mais unique. En face, les fonds activistes, juges et cabinets de conseil appellent à la prudence.
Ce qui est sûr, c’est que l’avenir de Tesla ne repose plus seulement sur ses voitures électriques. Il dépend surtout de cette relation quasi mystique entre Musk et ses machines. Et de sa volonté farouche de les garder sous son contrôle.