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Denver donne 1 000 $ par mois aux sans-abri, cela leur a permis de sortir de la rue et de travailler

Ces expériences suggèrent qu'une aide financière directe peut améliorer la qualité de vie des personnes vulnérables

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— Jim Lambert / Shutterstock.com

Le sans-abrisme est souvent perçu comme un problème inextricable, nécessitant des solutions complexes et systémiques. Pourtant, des villes comme Denver, San Francisco et Vancouver démontrent que des mesures plus ciblées peuvent déjà constituer des avancées majeures. Ainsi, l’expérience du revenu de base universel (RBU) à Denver présente des résultats encourageants qui méritent d’être scrutés de plus près.

Une solution économique contre le sans-abrisme

Le revenu de base universel, ou RBU, est un concept qui revient fréquemment dans les débats économiques et sociaux. À Denver, cette idée a été mise à l’épreuve dans le cadre d’un projet pilote destiné à aider les sans-abri. Les participants, au nombre de 800, ont reçu entre 50 et 1 000 dollars mensuels.

Ce simple geste financier a eu des répercussions positives considérables sur leur qualité de vie. Ils ont non seulement pu s’extraire du cercle vicieux de l’endettement, mais également trouver un emploi à plein temps et un logement stable. Cette expérience, menée sur une période de six mois, a vu une diminution significative du nombre de personnes dormant à l’extérieur ou dans des abris.

Mark Donovan, le directeur du Denver Basic Income Project, affirme que ces paiements ont servi à des fins utiles, allant du remboursement de dettes à la réparation de voitures en passant par l’accès à des formations professionnelles. Ce qui souligne que, pour ces personnes vulnérables, une somme d’argent régulière peut être un moyen de sortir de la précarité.

Le logement au coeur de la problématique

Un autre aspect révélateur de l’étude de Denver est le lien direct entre le sans-abrisme et le coût exorbitant du logement. Ce n’est un secret pour personne que le prix des logements en milieu urbain connaît une hausse inquiétante, contribuant ainsi à une marginalisation accrue des personnes à faible revenu. 

Ce projet pilote a mis en évidence la manière dont des coûts du logement en constante augmentation contribuent au sans-abrisme, au-delà des questions de dépendance ou de dégradation de la santé mentale. Six mois après le début de l’initiative, les indicateurs étaient déjà positifs : la part des participants dormant en extérieur a chuté de 8 à 2 %, et ceux ayant recours à des abris sont passés de 23 à 10 %. De plus, l’emploi à temps plein a connu une augmentation, en particulier chez les bénéficiaires recevant 1 000 dollars mensuels et le groupe recevant 500 dollars par mois.

Les bénéficiaires ont été divisés en trois catégories : l’un recevait un paiement initial de 6 000 dollars suivi de 500 dollars mensuels, le second 1 000 dollars chaque mois, et le dernier 50 dollars par mois. Comme on pouvait s’y attendre, le groupe ayant reçu la plus petite somme n’a pas connu de changement significatif.

Comparaisons et perspectives

Denver n’est pas un cas isolé. D’autres villes, comme San Francisco et Vancouver, ont également mené des expériences autour de l’UBI avec des résultats semblables. À Vancouver, un système comparable a même permis de réduire les dépenses publiques. Toutefois, il est important de noter que ces programmes sont plus efficaces dans les zones où le coût de la vie est particulièrement élevé, ciblant ainsi ceux qui en ont le plus besoin.

Des experts, comme Jennifer Friedenbach de la Coalition on Homelessness à San Francisco, estiment que ces programmes peuvent offrir une souplesse financière, permettant aux bénéficiaires de surmonter leurs défis personnels sans avoir à se heurter à des obstacles bureaucratiques. Ce qui tend à prouver que, même dans une économie de marché complexe, des solutions plus directes et moins encombrées peuvent faire une réelle différence.

Alors que le défi du sans-abrisme nécessite sans doute une approche globale et systémique, les initiatives locales comme celle de Denver apportent une lueur d’espoir. Elles montrent que des mesures financières, même modestes, peuvent avoir un impact significatif sur la vie de ceux qui sont les plus vulnérables. Il s’agit là d’une piste sérieuse pour les politiques publiques, une étape intermédiaire peut-être, mais qui, au-delà de son efficacité intrinsèque, rappelle l’urgence d’agir.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Futurism

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