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Les scientifiques savent enfin pourquoi les dents de sagesse n’apparaissent qu’à l’âge adulte

Elles sont sources de désagrément pour bon nombre de jeunes adultes

— peterschreiber.media / Shutterstock.com

Si la majorité des dents humaines poussent dans la petite enfance, les dents de sagesse n’apparaissent généralement qu’à l’âge adulte. Pendant longtemps, les scientifiques ont essayé d’en déterminer la raison, et en étudiant la dentition de diverses espèces de primates, ils ont enfin une réponse à cette énigme.

Une question de coordination entre la croissance faciale et la mécanique musculaire de la mâchoire

De la petite enfance au début de l’adolescence, les humains développent leur première dentition, puis la perdent pour laisser pousser les dents définitives. Il y a ensuite une brève pause, puis au début de l’âge adulte, la dernière série de dents émerge. Entre 17 et 21 ans, la plupart des adultes développeront en effet leur troisième série de molaires. Ces molaires sont plus communément appelées les dents de sagesse. On les appelle ainsi pour une raison évidente : elles sont les dernières à sortir, et ce, à un âge où l’on est censé s’assagir en entrant dans la vie d’adulte. Mais une question moins évidente se pose concernant les dents de sagesse : scientifiquement, comment explique-t-on leur apparition tardive ?

Grâce à une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université d’État d’Arizona et de l’université d’Arizona, nous avons enfin une réponse à cette question. D’après leurs recherches, c’est la coordination entre la croissance faciale et la mécanique des muscles masticateurs qui détermine non seulement où, mais aussi quand les dents de sagesse émergent. Autrement dit, ce n’est que vers l’âge adulte qu’un espace mécaniquement sûr est créé pour permettre l’apparition des dernières molaires chez l’être humain. Il faut en effet savoir que chez la majorité des grands singes, les dents de sagesse apparaissent beaucoup plus tôt. Chez les chimpanzés, par exemple, ils apparaissent entre l’âge de 6 et 12 ans.

Ainsi, si l’apparition les dents de sagesse est tardive chez les humains, c’est lié au fait qu’ils ont des mâchoires plus courtes, des visages rétractés et un développement corporel plus lent par rapport aux autres primates. « Il s’avère que nos mâchoires grandissent très lentement, probablement en raison de nos histoires de vie globalement lentes, et en combinaison avec nos visages courts, des retards de la disponibilité d’un espace mécaniquement sûr – ou d’un endroit idéal si vous voulez – résultent à l’émergence très tardive des molaires », a expliqué Halszka Glowacka, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.

— Maen CG / Shutterstock.com

Une meilleure compréhension du développement de la mâchoire

De fait, si les dernières molaires apparaissaient trop tôt chez les humains, cela se ferait dans un espace inapproprié et pourrait provoquer des perturbations dans le fonctionnement de l’appareil de mastication en endommageant l’articulation de la mâchoire, ont précisé les chercheurs dans leur étude publiée dans la revue Science Advances. Pour aboutir à ces diverses conclusions, les chercheurs ont rassemblé les crânes de 21 espèces de primates différentes et ont créé des modèles biomécaniques en 3D à des fins de comparaison. Ces modèles incluaient également les positions de fixation de chaque muscle masticateur majeur, tout au long de la période de croissance chez ces primates.

En simulant la croissance de la mâchoire à des rythmes différents pour chaque espèce de primates, les scientifiques ont pu comprendre la manière dont chacune des dents de sagesse se synchronisait avec le système de mastication croissant et changeant de la mâchoire. Bien au-delà de la résolution de cette énigme biologique, les scientifiques pensent que cette étude pourrait aider à faire progresser non seulement la compréhension clinique des dents de sagesse, mais également leur compréhension anthropologique, ainsi que celle de la mâchoire. « Cette étude fournit une nouvelle lentille puissante à travers laquelle les liens connus de longue date entre le développement dentaire, la croissance du crâne et les profils de maturation peuvent être visualisés », a ainsi conclu Glowacka.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: Science Alert

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