— Digital Images Studio / Shutterstock.com

Bien que le Covid-19 soit encore au cœur de nombreuses préoccupations sanitaires dans le monde, d’autres maladies extrêmement transmissibles sévissent encore dans certaines régions. C’est le cas de la dengue, qui a infecté plus de quatre millions d’individus en 2019. Heureusement, une nouvelle méthode révolutionnaire a permis de réduire la transmission de 77 % dans un essai en conditions réelles.

Une bactérie qui permet d’éviter la réplication du virus chez les moustiques

C’est un grand pas que les scientifiques ont réalisé dans la lutte contre la dengue. Durant une étude réalisée en conditions réelles en Indonésie, il a été constaté que les infections par la dengue ont chuté de façon spectaculaire. Cela a été possible grâce à une bactérie qui a été introduite dans des moustiques porteurs de maladies. Cette étude offre de l’espoir dans la bataille contre cette maladie qui figure parmi les 10 plus grandes menaces pour la santé mondiale, selon l’Organisation mondiale de la santé. Rappelons en effet que le nombre de cas rapportés de dengue était de 4,2 millions, selon l’OMS. Mais selon les estimations, il y aurait en moyenne 390 millions d’infections par le virus de la dengue chaque année, provoquant environ 4 000 décès.

Rappelons que la dengue est une infection virale transmise par les moustiques dans les zones au climat tropical. C’est notamment la plus répandue des infections virales transmises par des arthropodes. Ainsi, agir directement sur les moustiques est une stratégie essentielle pour lutter contre cette maladie. Selon l’étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine, le fait d’avoir contaminé les moustiques porteurs de la dengue avec une bactérie inoffensive nommée Wolbachia a entraîné une baisse de 77 % des contaminations chez les humains. Mieux encore, les chercheurs ont pu observer une baisse de 86 % dans les cas d’hospitalisation liée à la dengue.  

Pour réussir cet exploit, les chercheurs du World Mosquito Program de l’université Monash en Australie et de l’université Gadjah Mada en Indonésie se sont servis de cinq millions d’œufs de moustiques infectés par la bactérie Wolbachi, a rapporté BBC. Les scientifiques ont expliqué que la bactérie n’affectait pas particulièrement le moustique, mais elle campe dans les mêmes parties de son corps que celles où le virus de la dengue doit pénétrer. De cette manière, les bactéries se disputent les ressources et rendent la réplication du virus de la dengue beaucoup plus difficile. Ainsi, le moustique devient moins susceptible de provoquer une infection lorsqu’il pique une personne.

— Digital Images Studio / Shutterstock.com

Une méthode efficace qui pourrait venir à bout de la dengue

À noter que cette étude sur l’introduction de la bactérie Wolbachi dans la population locale de moustiques Aedes aegypti a été menée durant trois ans dans la ville de Yogyakarta sur l’île de Java, en Indonésie. Notons qu’avant ces études sur terrain, des essais en laboratoire ont également montré des résultats positifs dans la réduction des cas de dengue. Les chercheurs ont ainsi expliqué que les résultats obtenus en conditions réelles étaient cohérents avec les essais précédents, montrant une réduction à long terme de l’incidence de la dengue. D’autres études corroborent ces résultats, et une étude de modélisation a même prédit que la méthode Wolbachia pourrait suffire à supprimer complètement la dengue dans le monde.

« Ce résultat d’essai montre l’impact significatif que la méthode Wolbachia peut avoir dans la réduction de la dengue dans les populations urbaines. Ce résultat démontre à quel point la Wolbachia peut être une percée passionnante – une nouvelle classe de produits sûre, durable et efficace pour le contrôle de la dengue est exactement ce dont la communauté mondiale a besoin », a déclaré le professeur Cameron Simmons, coauteur de l’étude, dans un communiqué. En plus de la dengue, les chercheurs ont expliqué que cette méthode permettait également de prévenir la transmission du Zika, du chikungunya, de la fièvre jaune et d’autres maladies à transmission vectorielle.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments