Comme la démence est une maladie qui affecte principalement la mémoire et les fonctions cognitives, on a tendance à penser que les causes du problème résident essentiellement dans le cerveau. Cependant, une nouvelle étude a montré que de nombreux cas de démence résultent en fait d’une forme cachée de maladie du foie.
La maladie du foie en question est tout à fait traitable
En France, plus d’un million de personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence. Un diagnostic de démence est généralement un évènement dévastateur pour les malades et leurs familles, mais de nouvelles recherches suggèrent que certaines personnes ayant reçu un tel diagnostic pourraient ne pas en être atteintes et que leurs symptômes pourraient même être réversibles. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université du Texas ont découvert que certains problèmes cognitifs identifiés comme étant une forme de démence sont en fait une forme cachée de maladie du foie.
En effet, d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue JAMA Network Open, de nombreux individus qui semblent souffrir de démence souffrent en réalité d’encéphalopathie hépatique. Il faut savoir que le foie peut être endommagé par plusieurs facteurs, notamment l’alcool, les amas graisseux et les virus de l’hépatite. Lorsque les dommages se prolongent sur de longues périodes, le foie finit par cicatriser, et on parle alors de cirrhose. À ce stade, le foie peut perdre ses capacités à effectuer ses tâches essentielles : détoxifier le sang.
Quand cela se produit, les toxines – principalement l’ammoniac – peuvent s’accumuler et pénétrer dans le cerveau, interférant ainsi avec le fonctionnement cérébral, et c’est ce qu’on appelle une encéphalopathie hépatique. Le problème avec l’encéphalopathie hépatique, c’est que les symptômes peuvent être très légers et très variables, et cela rend la maladie difficile à diagnostiquer. Pourtant, une fois diagnostiquée, cette maladie peut parfaitement être traitée avec des médicaments courants.
10 % des patients ayant reçu le diagnostic de démence souffrent en fait d’une maladie du foie
Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont examiné les dossiers médicaux d’anciens soldats traités par la Veterans Health Administration des États-Unis pendant dix ans et ayant reçu un diagnostic de démence à au moins deux reprises. Les données étudiées comprenaient notamment des résultats sanguins qui ont été utilisés pour calculer un score FIB-4 (un score basé sur l’état du foie et l’âge), qui peut être utilisé pour prédire les lésions hépatiques. Plus de 175 000 personnes ont été incluses dans l’analyse.
Parmi elles, 10 % avaient un score FIB-4 supérieur à 3,25 – un seuil qui indique un diagnostic de cirrhose. Par ailleurs, les chercheurs ont constaté qu’un score FIB-4 élevé était plus fréquent chez les personnes atteintes d’hépatite virale et chez les gros consommateurs d’alcool – des facteurs de risque de maladie du foie. En revanche, un score FIB-4 élevé était moins probable chez les personnes souffrant de diabète, d’hypertension artérielle ou de maladie rénale – tous des facteurs de risque de démence. Cela suggère que les personnes ayant un score FIB-4 élevé pourraient donc souffrir d’une maladie du foie, ladite maladie provoquant ainsi leurs symptômes cognitifs, et non la démence.
Par ailleurs, voici 8 conseils validés par la science pour réduire le risque de démence.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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