En 2019, la déforestation de l’Amazonie brésilienne a atteint son plus haut niveau annuel depuis dix ans selon de nouvelles données officielles, qui soulignent le terrible impact de la politique environnementale du gouvernement Bolsonaro.

9 762 kilomètres carrés de forêt détruits

D’août 2018 à juillet 2019, la déforestation de l’Amazonie brésilienne a atteint 9 762 kilomètres carrés, ce qui représente le taux le plus haut depuis une décennie et une augmentation de 29,5 % par rapport à l’année précédente, d’après les chiffres publiés en début de semaine par l’Institut national de recherches spatiales brésilien. L’arrivée au pouvoir en janvier 2019 de Jair Bolsonaro, fervent climatosceptique désireux de « dynamiser » l’Amazonie en l’ouvrant notamment aux activités minières et agricoles, n’est évidemment pas étrangère à ce phénomène.

Pour retrouver trace d’une telle déforestation, il faut remonter à la période s’étalant d’août 2007 à juillet 2008, où quelque 12 911 kilomètres carrés de forêt avaient été détruits au Brésil. Si la déforestation avait diminué les années suivantes, elle semble être repartie de plus belle cette année, avec une augmentation de 93 % entre janvier et septembre par rapport à 2018 (avec une hausse significative constatée à partir du mois de juin), selon les données publiées par l’Institut national de recherches spatiales.

— guentermanaus / Shutterstock.com

Le point de non-retour bientôt franchi

Selon Cristiane Mazzetti, supervisant les activités de Greenpeace au Brésil : « Le gouvernement Bolsonaro est en train de jeter à la poubelle tout ce qui a été fait ces dernières années en matière de protection de l’environnement. » Tandis que Mauricio Voivodic, dirigeant la branche brésilienne du Fonds mondial pour la nature (WWF), estime que « près de 20 % de l’Amazonie a déjà été dévastée » et que « le point de non-retour sera franchi » lorsque cette dernière « se transformera en savane ».

2019 a également été marquée par un important accroissement des foyers d’incendie en Amazonie brésilienne, avec un grand nombre d’agriculteurs pratiquant le brûlis sur les zones déboisées afin de pouvoir y établir leurs cultures. Selon les données satellite dévoilées par l’Institut national de recherches spatiales, il y a eu quasiment autant de feux de forêt entre janvier et septembre de cette année (66 750 incendies) que sur l’ensemble de l’année précédente (68 345).

Les ONG pointent du doigt la réduction des moyens destinés à la lutte contre la déforestation depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Bolsonaro et son inaction face aux incendies qui déciment l’Amazonie.

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