Depuis la nuit des temps, les bijoux sont une preuve de raffinement : ils subliment la personne qui les porte et se sont imposés comme des accessoires de mode qu’hommes et femmes arborent fièrement. Cependant, ils peuvent aussi parfois accompagner les morts dans leur voyage… 

Derrière chacunes de ces 19 dépouilles décorées de martyrs se cachent une histoire que Docteur Paul Koudounaris vous raconte dans son livre intitulé Heavenly Bodies. Cet auteur et photographe américain est connu pour ses études et photographies ossuaires qui ont fait sa renommée dans l’univers de l’art macabre. Embarquez pour une visite guidée sur l’histoire de 19 squelettes sublimés par les bijoux à travers les citations extraites du livre de Paul Koudouranis.

1. Saint Maxime (Bürglen, Suisse)

« Il est vénéré pour avoir été un des premiers soldats chrétiens à être morts en martyr. Il a été décoré au 17ème siècle et on l’associe à la légende d’un féroce chat sauvage blanc, que certains ont qualifié comme étant son fantôme, rôdant à travers le village pour surveiller les habitants. »

 

2. Saint Constentin (Rorscach, Suisse)

« Parmi les plus beaux squelettes décorés de Suisse, il gisait librement dans l’église depuis le 17ème siècle. Il est désormais caché derrière une protection peinte. »

 

3. La relique crânienne de Saint Dié (Roggenburg, Allemagne)

« Dans certains cas, les décorateurs n’ont pas retrouvé assez du squelette original pour mettre en scène le corps entier. C’est apparemment le cas ici où un visage de cire et un voile en filet ont été moulés par-dessus le crâne. »

 

4. Saint Vincent (Stams, Autriche)

« Un des quatre squelettes décorés du monastère de Stams, il lève sa main pour cacher son visage dans un geste d’humilité. »

 

5. Saint Pancrate (Wil, Suisse)

« Comme Saint-Maxime, il porte une armure car il était vénéré pour avoir été parmi les premiers soldats chrétiens à être morts en martyr. Son armure a été conçue par un orfèvre d’Augsburg en Allemagne au 18ème siècle. Le squelette a par la suite été vandalisé au 20ème siècle, son crâne a été volé puis replacé plus tard sous son casque. »

 

6. Konrad II (Mondsee, Autriche)

« Il est le seul de cette collection à n’être pas considéré comme étant l’un des premiers chrétiens martyr. Abbé du monastère de Mondsee, il était tellement populaire que lorsque la mode de parer de bijoux les squelettes a pris forme, ses os ont été exhumés et décorés dans le même style pour le mettre en valeur. »

 

7. Saint Félix (Gars Am In, Allemagne)

« Il est arrivé dans le monastère de la ville au 17ème siècle et a été crédité d’un miracle. Il est raconté qu’il a empêché que le marché de la ville ne soit réduit en poussière lors d’un incendie. Depuis ce jour, il existe un pèlerinage en son honneur. »

 

8. Sainte Lucienne (Heiligkreuztal, Allemagne)

« C’est un des 4 squelettes entiers que possédaient autrefois les nones du couvent de Heiligkreuztal. Elle ne gît désormais plus dans l’église mais est conservé dans un petit musée sur le domaine. »

 

9. Saint Léonce (Muri, Suisse)

« Parmi les squelettes décorés les plus célèbres, c’était un saint guérisseur très populaire et on disait de sa relique qu’elle avait le pouvoir de ressusciter les enfants morts. »

 

10. Saint Canditus (Irsee, Allemagne)

« C’est un des trois squelettes qui appartenaient jadis au monastère de la ville d’Irsee. Il porte de magnifiques vêtements donnés par les nobles locaux puis cousus spécialement pour le squelette afin de laisser apparaître les os. »

 

11. Sainte Faustine (Porrentruy, Suisse)

« C’était une sainte patronne locale très populaire mais elle a été jugée trop macabre pour les goûts modernes et a été déplacée dans un garde-meuble. »

 

12. Saint Valère (Weyarn, Allemagne)

« Il fait partie des plus beaux squelettes décorés d’Allemagne et sa relique est toujours présente dans l’ancien monastère de la ville. »

 

13. Saint Albert (Burgrain, Allemagne)

« Le squelette est arrivé dans le monastère de la ville de Burgrain, initialement dédié à Saint George, au début du 18ème siècle. Il a ensuite été décoré somptueusement par les nones locales. »

 

14. Saint Dié (Rheinau, Allemagne)

« Il fait partie des deux squelettes assis qui sont arrivés dans le monastère de la ville à la fin du 17ème siècle. Il présente un style décoratif assez rare au niveau du visage, avec un masque de cire sur la partie supérieure du crâne et un châle en étoffe couvrant la partie inférieure fendue pour laisser apparaître les dents. »

 

15. Saint Friedrich (Melk, Autriche)

« C’était un cadeau fait par l’impératrice Marie-Thérèse au monastère local. Son nom a surement été inventé puisqu’il est connu comme étant un chrétien martyr de Rome. Or, Friedrich n’est pas un nom romain.»

 

16. La main de Saint Valentin (Bad Schussenried, Allemagne)

« Il tend sa main délicate vers le public, en tenant le manche d’une torche ».

 

17. Saint Valentin (Waldsassen, Allemagne)

« Il fait partie des 10 squelettes entiers et décorés de l’église de Waldsassen, plus grande collection intacte actuelle. »

 

18. Sainte Munditia (Munich, Allemagne)

« Autrefois vénérée pour avoir été la sainte patronne des vieilles filles, elle a été ensuite barricadée derrière des planches, étant considérée trop grotesque pour les goûts modernes ».

 

19. Saint Bénédicte (Bergm am Laim, Munich, Allemagne)

Toutes les photos sont de Paul Koudounaris

« Un des deux squelettes minutieusement décorés qui ont été envoyés à une ancienne église aristocratique dédiée à Saint Michel ».

 

Ces photos de squelettes parés de bijoux sont aussi étranges que magnifiques : les bijoux subliment ces dépouilles vieilles de plusieurs siècles. On est tous surpris de découvrir l’existence de ces cadavres et si certains restent béats d’admiration, d’autres trouvent cela un peu trop glauque à leur goût. Et vous, qu’avez-vous ressenti en voyant ces macabres découvertes ?

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