
En examinant les clichés du rover Curiosity, des scientifiques ont identifié des preuves claires de lacs peu profonds, suggérant que des étendues d’eau liquide aient persisté à la surface de Mars plus longtemps qu’estimé.
L’oeil aiguisé de Curiosity
Au cours des deux dernières décennies, de nombreuses preuves d’un passé plus bleu pour la planète rouge ont été identifiées. Les plus anciennes remontent aux années 1970 : il s’agit des images de ravines asséchées capturées dans le cadre de la mission américaine Mariner 9.
Si plusieurs modèles paléoclimatiques prévoient un refroidissement précoce de Mars, avec des étendues d’eau liquide présentes à la surface de notre voisine déjà recouvertes de glace il y a un peu moins de 4 milliards d’années, de nouvelles observations de Curiosity racontent une histoire différente.
Lors de son exploration du cratère Gale, le rover de la NASA a photographié des motifs évocateurs au niveau des rives de deux anciens lacs martiens. Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances, le profil des ondulations, semblables à de minuscules vagues, indique qu’elles n’ont pu se former que « dans des eaux directement exposées à l’atmosphère et agitées par le vent ».
NASA's Curiosity rover photographed remnants of rippling waves in an ancient Martian lakebed, proving that the Red Planet had open water for longer in its history than previously thought. https://t.co/s3OPzirg2V
— Live Science (@LiveScience) February 17, 2025
En les examinant de plus près, les chercheurs ont constaté qu’elles mesuraient en moyenne 6 millimètres de haut et étaient espacées de 4 à 5 centimètres, impliquant que la profondeur des deux lacs était probablement inférieure à 2 mètres.
Des motifs laissés il y a 3,7 milliards d’années
L’équipe estime que les ondulations se sont formées il y a environ 3,7 milliards d’années, ce qui suggère que Mars ait conservé une atmosphère chaude et dense (et ait par extension présenté des conditions propices à la vie) plus longtemps qu’on ne l’estimait.
« L’allongement de la période pendant laquelle l’eau liquide était présente à sa surface élargit les possibilités d’émergence de formes de vie microbienne plus tard dans l’histoire de Mars », estime Claire Mondro, sédimentologue au California Institute of Technology et auteure principale de la nouvelle étude.
On pense que l’atmosphère martienne s’est progressivement amincie suite à la perte de son champ magnétique. Exposée à de hauts niveaux de rayonnement solaire, ses eaux de surface se seraient évaporées dans le cosmos, laissant derrière elles le désert stérile que nous connaissons aujourd’hui.
Plus tôt ce mois-ci, le rover Perseverance avait découvert un trésor “unique en son genre” sur Mars.
Qui a fait la photo du robot