De nouvelles datations des fossiles humains découverts sur un célèbre site sud-africain ont révélé que ceux-ci étaient beaucoup plus anciens que ce qu’avaient suggéré les précédentes.
Des fossiles vieux de 3,4 à 3,7 millions d’années
Situées dans le nord de l’Afrique du Sud, les grottes de Sterkfontein abritent la plus importante concentration de restes d’australopithèques au monde, ce qui leur vaut d’être qualifiées de « berceau de l’humanité ». Depuis la découverte des premiers fossiles en 1936, des centaines d’ossements de représentants de cette famille d’hominines primitifs, ancêtres d’Homo sapiens, y ont été mis au jour.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PNAS, une équipe internationale de chercheurs a utilisé une technique innovante, connue sous le nom de « datation par enfouissement », afin de déterminer plus précisément leur âge. Celle-ci consiste à examiner les concentrations de certains éléments dans les couches sédimentaires renfermant les fossiles, liées à l’exposition des roches au rayonnement cosmique.
« Lorsque des particules énergétiques provenant de l’espace frappent les roches, elles produisent des éléments, comme l’aluminium ou le béryllium, s’accumulant et se désintégrant à un rythme précis », explique Darryl Granger, professeur de géologie à l’université Purdue et auteur principal de l’étude. « Ce qui nous permet de déterminer précisément quand celles-ci ont été enfouies. »
Utilisée en 2015 pour dater les restes d’un spécimen d’australopithèque surnommé « Little Foot », l’approche a récemment été appliquée aux autres fossiles de Sterkfontein, révélant que ceux-ci avaient également entre 3,4 et 3,7 millions d’années. Soit 1,4 à 1,7 million de plus qu’on ne le pensait jusqu’alors.
Un éclairage précieux sur l’évolution humaine
Ces nouvelles datations suggèrent que les hominines du site étaient contemporains et non les descendants d’Australopithecus afarensis, qui arpentait ce qui est aujourd’hui l’Éthiopie il y a 3,2 millions d’années et dont la plus célèbre représentante est « Lucy ». Selon Granger, de tels résultats indiquent que les deux espèces possédaient un ancêtre commun, attendant encore d’être découvert.
« Grâce à cette méthode de datation, nous sommes en mesure de réaliser des estimations bien plus précises qu’auparavant », souligne le chercheur. « Nous espérons que son application à davantage de sites clefs d’Afrique du Sud, et même au-delà, nous permettra d’approfondir notre compréhension de l’évolution humaine. »
En début d’année, l’analyse de sédiments volcaniques en Afrique orientale avait de son côté révélé que la plus ancienne preuve formelle de l’existence de notre espèce était des dizaines de milliers d’années plus vieille que prévu.
Par Yann Contegat, le
Source: Business Insider
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