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2020 s’annonce être une « année noire » pour le secteur culturel. Face à la menace de se retrouver sans ressources, les intermittents du spectacle demandent à ce que leurs droits soient maintenus tels quels pendant encore un an.

Une « année blanche » pour conserver ses droits

Le déconfinement annoncé ne va pas améliorer les conditions de vie des intermittents du spectacle. En effet, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que tous les événements de plus 5 000 personnes ne pourront se tenir avant septembre. Cela concerne principalement les festivals. Les salles de spectacle, de cinéma, de concert, ne pourront rouvrir non plus, et aucune date n’a été avancée pour leur réouverture. Les intermittents du spectacle se retrouvent donc dans une situation compliquée, avec l’impossibilité de déclarer les 507 heures de travail annuelles nécessaires pour percevoir une indemnité chômage.

Ces derniers craignent donc de se retrouver sans aucune ressource. Ils ont donc lancé 2 pétitions, avec les collectifs Année noire et Culture en danger, qui réclament l’instauration d’une « année blanche » afin de prolonger leurs droits d’un an, dont l’une est disponible sur Change.org. Les 2 pétitions ont décidé de s’unir, et rassemblent plus de 204 000 signatures, alors que 250 000 étaient escomptées.

Des mesures ont été prises mais ne sont pas suffisantes

Deux mesures d’urgence ont été prises par le gouvernement : la prolongation de 3 mois des indemnités des intermittents dont la date anniversaire, qui ouvre les droits, a lieu entre le 1er mars et le 31 mai, et la « neutralisation » de la période de confinement dans le calcul des 507 heures. Selon Denis Gravouil, secrétaire général de la Fédération nationale CGT des syndicats du spectacle, explique au Monde que « les premières mesures ne règlent le problème que pour quelques semaines ».

Le ministre de la Culture Franck Riester a promis de « faire évoluer les dispositifs d’urgence, y compris après le 31 mai, pour maintenir l’accompagnement et n’oublier personne ». Le ministre avait déjà levé 22 millions d’euros pour le secteur de la culture, loin toutefois des 5 000 € d’« allocations Corona » versés par l’Allemagne à ses artistes et indépendants.

La crise sanitaire actuelle nous fait prendre conscience de la fragilité de certains secteurs d’activité, et de la nécessité de repenser le système économique. Ainsi, revoir entièrement les conditions de travail des intermittents du spectacle s’avère nécessaire afin de retrouver un secteur de la culture plus juste et plus égalitaire.

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