Au cœur de l’Australie, une découverte paléontologique exceptionnelle a émergé de la réserve scientifique d’Alcoota, révélant une espèce de crocodiliens mekosuchinés. Baru iylwenpeny, datant du Miocène il y a environ 8 millions d’années, fait partie du genre Baru. Cette espèce exceptionnelle offre un aperçu de la faune préhistorique australienne et de sa disparition mystérieuse.
Les origines anciennes
Baru iylwenpeny, le crocodile à tête de couperet, a vécu il y a des millions d’années, dans une Australie très différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. Ses ossements ont été découverts lors des premières fouilles scientifiques à Alcoota dans les années 1960, par Michael Woodburne. Le genre Baru, qui comprend actuellement trois espèces importantes de crocodiliens de l’Oligo-Miocène australien, inclut ce reptile éteint.
Selon Adam Yates, conservateur principal des sciences de la terre à Megafauna Central, Museum & Art Gallery of the Northern Territory, « la révélation de Baru iylwenpeny marque une étape importante dans notre compréhension de la faune préhistorique de l’Australie ».
Cette espèce préhistorique a évolué pour s’adapter à son environnement. Sa musculature robuste et ses os épais lui ont permis de s’imposer comme un prédateur de premier ordre. Les crocodiles à tête de couperet comme Baru iylwenpeny ont joué un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes de l’Australie ancienne.
Un prédateur impitoyable
Baru iylwenpeny se démarque par sa musculature imposante et ses os plus épais que ceux d’autres crocodiles de taille comparable. Ses mâchoires profondes et ses grandes dents révèlent une spécialisation dans la chasse à la mégafaune. Ce redoutable chasseur a probablement régné en maître dans son environnement, capturant de grandes proies pour sa survie.
Steve Salisbury, de l’université du Queensland, a noté que « les espèces de Baru représentent probablement certains des prédateurs les plus terribles ayant habité l’Australie au cours des 10 derniers millions d’années. Des trois espèces connues, Baru iylwenpeny est la plus jeune d’un point de vue géologique. Les deux autres sont Baru darrowi et Baru wickeni. »
La morphologie unique de Baru iylwenpeny est le résultat d’une longue évolution. Son crâne massif de 50 centimètres de long et une longueur du corps estimée à 4 mètres en font l’un des crocodiliens les plus imposants de son temps. Ses dents étaient conçues pour saisir fermement et percer la chair de ses proies. Cette adaptation montre comment la nature a façonné cette espèce pour qu’elle soit hautement spécialisée dans la chasse.
L’extinction mystérieuse
La disparition de Baru iylwenpeny, il y a environ 8 millions d’années, coïncide avec un refroidissement global et un assèchement de l’intérieur de l’Australie. Cette transformation a entraîné la disparition des cours d’eau où ces crocodiles vivaient autrefois. Des millions d’années plus tard, dans ce qui est aujourd’hui le bassin de Kati Thanda-Lake Eyre, une nouvelle faune crocodilienne est apparue.
L’extinction de Baru iylwenpeny a eu un impact sur l’écosystème australien. Elle a créé des opportunités pour d’autres espèces de prospérer et de remplir les niches écologiques laissées vacantes par les mekosuchinés.
La diversité des crocodiliens connaît des renouvellements similaires en Afrique et en Amérique du Sud, peut-être en réponse à des changements environnementaux comparables. Baru iylwenpeny demeure un exemple fascinant de l’adaptation et de l’évolution des espèces dans des écosystèmes en constante transformation. Par ailleurs, voici 10 choses que vous ne saviez probablement pas sur les ancêtres des crocodiles.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Sci.News
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