La crise des missiles de Cuba a été un évènement célèbre pendant la guerre froide entre les États-Unis et l’Union soviétique. Causée par la mise en place de missiles nucléaires à Cuba par l’Union soviétique, il s’agissait de la plus proche menace de transformation de la guerre froide en une guerre nucléaire à grande échelle.
Au cours de la crise des missiles de Cuba, les dirigeants des États-Unis et de l’Union soviétique se sont affrontés en octobre 1962 dans une impasse politique de 13 jours. Cela a été causé par l’installation de missiles soviétiques à armement nucléaire à Cuba, à seulement 140 kilomètres des côtes américaines. Dans un discours télévisé prononcé le 22 octobre 1962, le président John F. Kennedy informa les Américains de la présence des missiles, expliquant sa décision d’imposer un blocus naval autour de Cuba.
Il a également expliqué que les États-Unis étaient prêts à utiliser la force militaire si nécessaire pour neutraliser cette menace pour la sécurité nationale. Suite à cette nouvelle, de nombreuses personnes ont craint que le monde ne soit au bord d’une guerre nucléaire. Toutefois, le désastre a été évité lorsque les États-Unis ont accepté la proposition du leader soviétique Nikita Khrouchtchev de retirer les missiles de Cuba en échange de la promesse des États-Unis de ne pas envahir ce pays.
La crise des missiles de Cuba du point de vue des États-Unis
De manière générale, le point de vue des États-Unis vis-à-vis de la guerre froide a toujours été considéré comme la véritable histoire, dans la mesure où ce sont les historiens de ce pays, ainsi que leurs alliés, qui ont raconté l’histoire. Il est cependant plus juste de dire que l’histoire racontée par les États-Unis est partiale et ne reflète donc qu’une partie de la réalité. De cet angle, tout a ainsi commencé lorsque des photos du site de missiles russes ont été prises par l’armée de l’air américaine à San Cristobal, à Cuba.
Cela a été la preuve que les Soviétiques transportaient bel et bien des armes nucléaires à Cuba ; une preuve qui créera la terreur et la panique chez les Américains quand la nouvelle a été rendue publique. Bien plus qu’une preuve d’une alliance dangereuse entre les Soviétiques et Cuba, les États-Unis (et le reste du monde d’ailleurs) ont vu cet acte comme étant le début inévitable d’une nouvelle grande guerre. Renforçant encore la peur chez les citoyens, le président Kennedy avait déclaré lors de son discours d’information qu’il avait ordonné la mise en quarantaine de la marine américaine autour de Cuba et ordonné aux Soviétiques de retirer leurs missiles.
Si la panique s’était d’ores et déjà installée auprès du public, désignant Nikita Khrouchtchev et Fidel Castro comme les nouveaux « grands méchants » d’une potentielle nouvelle guerre nucléaire, le gouvernement américain, avec sa « War Room », avait un tout autre point de vue. Les Américains savaient notamment que les missiles soviétiques ne représentaient pas un risque réel pour les États-Unis, dans la mesure où le pays possédait 5000 missiles prêts à être lancés sur l’Union soviétique, alors que ces derniers n’en avaient même pas la moitié. De plus, les Américains savaient que les Soviétiques n’avaient pas réellement l’intention de lancer ces missiles.
Quoi qu’il en soit, si les risques d’une guerre nucléaire n’étaient pas réellement à craindre, cela pouvait provoquer une crise politique au niveau international qui mettrait en jeu la crédibilité des Américains. Ainsi, le président Kennedy craignait surtout pour l’image que le monde avait des États-Unis, pensant que la démarche des Soviétiques et des Cubains ferait penser que les rapports de force avaient basculé en faveur de ces derniers.
Le point de vue des Cubains et des Soviétiques
S’il semble que ce sont les Soviétiques qui ont lancé les hostilités de la crise des missiles de 1962, cela n’est pas réellement le cas dans la mesure où, en 1961, les États-Unis avaient placé des missiles en Italie et en Turquie, et ce à une distance de frappe qui pouvait toucher toute l’URSS occidentale, dont la ville de Moscou. À cela s’ajoutaient également d’autres missiles placés en Grande-Bretagne, également dirigés vers l’URSS. C’est en réponse à cette menace voilée que le président Khrouchtchev a décidé de placer ses missiles à Cuba.
De son point de vue, cela permettrait de rééquilibrer les forces entre les États-Unis et l’URSS, dans la mesure où les Américains prenaient de plus en plus d’avance dans la course de la guerre froide. Étant donné la situation critique dans laquelle se trouvait Cuba suite à la prise de pouvoir de Fidel Castro, Khrouchtchev avait alors estimé qu’une alliance avec ce dernier ne pourrait qu’être bénéfique pour les deux pays, surtout pour Cuba qui risquait vraisemblablement de se faire envahir par les Américains.
De leur côté, les Cubains avaient pris pour argent comptant les avertissements de Khrouchtchev, surtout après la tentative avortée des États-Unis d’envahir la baie des Cochons. Les Cubains étaient ainsi prêts à lancer l’assaut contre les États-Unis au moindre faux pas de ces derniers. Dans sa démarche de protection contre la menace américaine, Fidel Castro a notamment fait appel à son plus fidèle allié, Che Guevara, qui partageait totalement son point de vue. Partisans du libéralisme total et sans limites, les deux hommes étaient prêts à mener la guerre contre les États-Unis, quelles qu’en soient les conséquences. Ayant mesuré le degré d’implication des Cubains dans la crise des missiles, Khrouchtchev a essayé de tempérer leurs ardeurs afin d’essayer de garder le contrôle des événements qui allaient suivre.
La fin de la crise des missiles de Cuba
Malgré l’énorme tension qui régnait, les dirigeants soviétiques et américains ont trouvé un moyen de sortir de l’impasse. Pendant la crise, les Américains et les Soviétiques avaient échangé des lettres et d’autres communications. Le 26 octobre 1962, Khrouchtchev envoya finalement un message à Kennedy dans lequel il proposait de retirer les missiles de Cuba en échange de la promesse des dirigeants américains de ne pas envahir ce pays. Le lendemain, le dirigeant soviétique a envoyé une autre lettre dans laquelle il proposait que l’URSS démantèle ses missiles à Cuba si les Américains retiraient leurs installations de missiles en Turquie.
Officiellement, l’administration Kennedy a décidé d’accepter les termes du premier message et d’ignorer complètement la seconde lettre de Khrouchtchev. En privé cependant, les responsables américains ont également accepté de retirer les missiles en Turquie. À la fin de la crise, Kennedy s’est vu récompensé d’une meilleure image en tant que leader, et ce malgré son implication certaine dans le problème à la baie des Cochons qui, rappelons-le, est à l’origine de la crise. De son côté, Nikita Khrouchtchev a été évincé du gouvernement soviétique et a été remplacé par Leonid Brejnev qui a cherché à réduire les tensions avec les États-Unis dès son accès au pouvoir.
Enfin, Fidel Castro, même s’il était irrité par la retraite des Soviétiques face à l’ultimatum américain ainsi que par le manque de considération des deux grands pays face à Cuba, a été obligé d’accepter leurs décisions ; étant donné que dans le soutien des Soviétiques, il était totalement impuissant quant à une potentielle démarche de guerre. Quoi qu’il en soit, un consensus a pu être trouvé entre l’URSS et Cuba, et les relations entre les deux pays sont restées amicales.
« Partisans du libéralisme total et sans limites… » (sic), Fidel Castro et Che Guevara ? Cela n’a aucun sens dans et hors du contexte historique ! Partisans du jusqu’auboutisme, d’accord !!