Des scientifiques britanniques ont récemment montré que les personnes touchées par le Covid-19 étaient plus susceptibles de développer des troubles mentaux au cours des premiers mois suivant l’infection.

Des conclusions inquiétantes

Dans le cadre de ces travaux récemment présentés dans la revue Lancet Psychiatry, une équipe de chercheurs d’Oxford a analysé les dossiers médicaux électroniques de près de 70 millions de sujets résidant aux États-Unis, dont 62 354 étaient des cas confirmés de Covid-19. Ce qui leur a permis de mettre en évidence le fait que les survivants du coronavirus étaient plus susceptibles de développer des troubles mentaux, avec 20 % de ces patients ayant reçu un premier diagnostic d’anxiété, de dépression ou d’insomnie dans les 90 jours ayant suivi leur test.

Selon les chercheurs, ce chiffre était deux fois plus élevé que celui enregistré chez les autres sujets, ce qui suggère que les personnes ayant contracté le virus et possédant des antécédents de troubles mentaux sont également plus susceptibles d’être à nouveau diagnostiquées avec ce type de pathologies.

« Les spécialistes suspectent depuis un moment que les survivants du Covid-19 soient plus sujets à des troubles mentaux, et les conclusions de cette vaste étude vont dans ce sens », estime Paul Harrison, professeur de psychiatrie ayant coordonné les recherches. « Les services de santé doivent être prêts à les prendre en charge, sachant que le nombre réel de cas est probablement sous-estimé. Des recherches sont nécessaires de toute urgence pour en étudier les causes et identifier de nouveaux traitements. »

De récentes recherches ont déterminé que 16 % des personnes contractant le Covid-19 présenteraient uniquement des symptômes gastro-intestinaux — Noiel / Shutterstock.com

Une combinaison de facteurs psychologiques et physiques

S’exprimant sur le lien entre le coronavirus et les maladies mentales, Michael Bloomfield, psychiatre consultant de l’University College de Londres n’ayant pas participé à l’étude, a estimé que « cela est probablement dû à une combinaison des facteurs de stress psychologique associés à cette pandémie particulière et aux effets physiques de la maladie. »

L’étude menée par les chercheurs d’Oxford a également suggéré que les sujets souffrant de troubles mentaux préexistants avaient 65 % plus de chances de contracter le Covid-19 que les autres. Ce qui constitue pour ses auteurs un résultat inattendu nécessitant de plus amples recherches et l’ajout des troubles mentaux à la liste des facteurs de risque pour le coronavirus.

— MIA Studio / Shutterstock.com
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