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Un tiers des patients guéris du Covid-19 souffrent de troubles neurologiques ou psychiatriques

Anxiété, dépression, insomnie sont fréquemment constatées

— Ale Silva / Shutterstock.com

Le Covid-19 peut provoquer un large panel de symptômes et d’effets sur le long terme chez les personnes atteintes de la maladie. Ces symptômes varient de la toux, la fièvre et les difficultés respiratoires, à des problèmes digestifs et intestinaux, la perte du goût et de l’odorat, ou encore des troubles cardiovasculaires. Une récente étude rajoute les troubles neurologiques et psychiatriques aux effets de la maladie sur le long terme.

Des risques de dépression, d’insomnie et de déclin cognitif pour les patients atteints du Covid-19

Les professionnels de la santé ont pu constater tout au long de la pandémie que les symptômes à long terme les plus courants du Covid-19 étaient la perte d’odorat et de goût, la fatigue et les problèmes respiratoires. Une étude portant sur plus de 230 000 patients aux États-Unis a permis de constater qu’il existe un autre effet à long terme courant : les troubles cérébral ou psychiatrique. Il a en effet été constaté qu’un patient sur trois souffre de trouble cérébral ou psychiatrique dans les six mois suivant l’infection au virus. Plus précisément, le taux d’incidence de tels troubles chez des patients guéris du Covid-19 est de 34 %.

Dans la majorité des cas, ces problèmes étaient essentiellement des troubles anxieux, de la dépression, des troubles liés à l’abus de substances psychoactives et de l’insomnie. Dans des cas plus graves, certains patients ont souffert d’hémorragie cérébrale, d’accidents vasculaires cérébraux, et plus rarement, de démence, d’une baisse de QI et d’un déclin cognitif. Cette constatation inquiète les chercheurs sur l’impact à long terme de la pandémie. « Malheureusement, de nombreux troubles identifiés dans cette étude ont tendance à être chroniques ou récurrents », a écrit Jonathan Rogers, un spécialiste en neuropsychiatrie, dans un éditorial accompagnant la nouvelle étude.

« Nous pouvons donc nous attendre à ce que l’impact du Covid-19 soit avec nous pendant de nombreuses années », a-t-il ajouté. Ainsi, les chercheurs soulignent la nécessité pour les systèmes de santé de se préparer à faire face à un nombre potentiellement plus élevé de patients atteints de troubles neurologiques et psychiatriques. « Bien que les risques individuels pour la plupart des troubles soient faibles, l’effet sur l’ensemble de la population peut être substantiel pour les systèmes de santé et de soins sociaux en raison de l’ampleur de la pandémie et du fait que bon nombre de ces conditions sont chroniques », a expliqué Paul Harrison, auteur principal de l’étude, selon un rapport de CNBC.

— Photographee.eu / Shutterstock.com

Des troubles dont on ignore encore le lien exact avec le coronavirus

Si les scientifiques savent désormais qu’il y a bien des symptômes neurologiques et psychologiques à long terme pour les personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2, ils ignorent encore quels sont les mécanismes physiologiques ayant abouti à ces problèmes. Il est également possible que ces troubles résultent des séjours à l’hôpital ainsi que de l’impact social et économique de la pandémie, a noté CNN. De plus, si l’étude met effectivement en évidence le risque de développer des maladies neurologique ou psychiatrique après avoir guéri du Covid-19, les chercheurs ont déclaré qu’il ne fallait pas éloigner la possibilité que ces patients aient des facteurs de risque sous-jacents qui les prédisposent au développement de ces troubles.  

Les auteurs de l’étude ont ainsi expliqué que d’autres études devaient donc être menées pour déterminer ces mécanismes afin de pouvoir prendre des mesures préventives et procurer les traitements appropriés. « Il faut maintenant voir ce qui se passe au-delà de six mois. L’étude ne peut pas révéler les mécanismes en jeu, mais souligne la nécessité d’une recherche urgente pour les identifier, en vue de les prévenir ou de les traiter », a déclaré Max Taquet, coauteur de l’étude, dans un communiqué. Pour en savoir plus sur l’étude, les résultats ont été publiés dans la revue The Lancet Psychiatry.

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