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L’année dernière, l’équipe de l’Organisation mondiale de la santé chargée d’étudier l’origine du Covid-19 avait indiqué que le virus provenait certainement du débordement zoonotique, et non d’un accident de laboratoire. Aujourd’hui, plusieurs scientifiques demandent toutefois à reconsidérer cette seconde hypothèse.

Les scientifiques revendiquent une enquête approfondie sur l’origine du virus

L’origine de la pandémie de Covid-19 reste toujours un mystère. Dix-huit scientifiques de quelques centres de recherche prestigieux à travers le monde encouragent leurs collègues à réétudier l’hypothèse d’un accident de laboratoire à Wuhan. « Nous devons prendre au sérieux les hypothèses sur les retombées naturelles et en laboratoire jusqu’à ce que nous disposions de données suffisantes. Une enquête appropriée doit être transparente, objective, fondée sur des données, inclure une vaste expertise, soumise à un contrôle indépendant et gérée de manière responsable afin de minimiser l’impact des conflits d’intérêts », ont-ils indiqué dans une lettre publiée le 13 mai dernier.

En France, de nombreux scientifiques tentent de se faire entendre sur ce sujet depuis plusieurs mois. Depuis le mois de novembre 2020, 26 scientifiques français militent effectivement pour une enquête approfondie et transparente sur les origines de cette pandémie ayant fait des millions de morts dans le monde. « Nous souhaitons attirer l’attention sur le fait que la moitié de l’équipe conjointe réunie dans le cadre de ce processus est composée de citoyens chinois, dont l’indépendance scientifique pourrait être limitée », ont-ils indiqué.

— Ale Silva / Shutterstock.com

Des incohérences constatées par les scientifiques

La publication de cette lettre dans la très sérieuse revue Science a eu lieu quelques heures après la divulgation sur Twitter de trois travaux universitaires menés ces dernières années à l’Institut de virologie de Wuhan. Menés entre 2014 et 2019, les travaux en question ont été publiés par un scientifique anonyme. Ils mentionnent des incohérences avec les données fournies concernant le nombre et la nature des coronavirus conservés au laboratoire, et sur les expériences conduites sur ces virus.

L’un des travaux remet en question les données fournies sur le virus RaTG13, un cousin du SARS-CoV-2. La séquence génétique de ce virus avait été publiée en février 2020 par les chercheurs de l’Institut de Wuhan. Cependant, une chercheuse italienne avait indiqué quelques semaines plus tard qu’un morceau de la séquence génétique avait déjà été publié en 2016 par les chercheurs du laboratoire. Celle-ci avait souligné que le virus RaTG13 ne s’appelait pas ainsi, mais Ra4991.

Le lieu de prélèvement de ce virus est également au centre des préoccupations. Ce dernier aurait été prélevé dans une mine désaffectée à Majiang, dans la province du Yunnan. Il s’agit notamment du lieu où six ouvriers avaient contracté une pneumopathie en 2012. Or, les symptômes de cette pneumopathie étaient étrangement similaires à ceux du Covid-19.

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