Les courants marins jouent un rôle très important dans la régulation du climat de notre planète. Or, il a été observé que certains de ces courants – dont l’AMOC – étaient en train de s’affaiblir. Et une récente étude a montré que ce courant s’affaiblit beaucoup plus vite qu’on ne le pensait auparavant.
Qu’est-ce que l’AMOC ?
L’Atlantic meridional overturning circulation (« circulation méridienne de retournement atlantique » en français) ou AMOC est un vaste système de courants océaniques qui transportent l’eau chaude des tropiques vers le nord jusqu’à l’Atlantique Nord. Elle fait partie du système de circulation océanique terrestre et joue un rôle important dans le système climatique mondial. Il faut notamment savoir que l’AMOC alimente le transport de chaleur et de nutriments vers les pôles, des tropiques vers l’hémisphère nord et à travers l’équateur. Elle attire également la chaleur et le carbone vers les profondeurs de l’océan.
Ainsi, ce tapis roulant océanique permet la distribution de la chaleur autour de la planète. L’AMOC représente environ 90 % du transport total de chaleur océanique vers le nord à travers l’océan Atlantique. Actuellement, l’AMOC est devenue une source d’inquiétude pour les experts climatiques. Le ralentissement observé de l’AMOC est principalement causé par le réchauffement climatique, et les conséquences de ce phénomène comprennent l’intensification des inondations, des ouragans et des sècheresses, la montée des eaux et l’effondrement des écosystèmes marins.
Vers un effondrement de l’AMOC avant la fin du siècle
En bref, l’affaiblissement de l’AMOC ne présage rien de bon pour la planète. Pourtant, dans une étude des plus inquiétantes, des chercheurs de l’université de Nouvelle-Galles du Sud en Australie ont constaté que la situation pourrait être pire qu’on ne le pensait auparavant. D’après les résultats de leurs recherches publiées dans la revue Nature Geoscience, l’affaiblissement de l’AMOC est beaucoup plus rapide que prévu et la fonte des glaces en est la cause. Les chercheurs ont notamment constaté que l’AMOC est actuellement plus faible qu’à tout autre moment au cours des 1 000 dernières années.
Et la situation risque d’empirer. En fait, d’après le modèle climatique qu’ils ont réalisé, si la hausse de température mondiale par rapport à l’époque préindustrielle atteint les 2 degrés Celsius, l’AMOC est susceptible de devenir un tiers plus faible qu’elle ne l’était il y a 70 ans. Notons que la Terre s’est déjà réchauffée de 1,5 degré Celsius depuis la révolution industrielle, et l’Arctique se réchauffe près de quatre fois plus vite que le reste de la planète. Toute cette chaleur fait fondre la banquise arctique, les glaciers et la calotte glaciaire du Groenland.
Or, l’eau douce qui provient de la fonte des glaces est plus légère que l’eau de mer salée. Cela perturbe le flux océanique vers le sud des eaux profondes et froides de l’Atlantique et affaiblit l’AMOC. Jusqu’à présent, ce paramètre n’a pas été inclus dans les modèles climatiques officiels. Pourtant, en y tenant compte, les chercheurs ont pu établir que l’AMOC pourrait être 30 % plus faible d’ici 2040, soit 20 ans plus tôt que prévu initialement. Et en se basant sur ce chiffre, ils ont également prédit que l’AMOC pourrait ainsi s’effondrer avant 2100. Pour rappel, l’océan Atlantique a commencé à s’effondrer et les conséquences sont déjà visibles.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Live Science
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