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La monogamie est-elle contre nature ?

La science a parlé et la réponse pourrait bien vous surprendre !

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Trouver la bonne personne est pour l’être humain une sorte d’objectif de vie. Si même certains animaux tendent à adopter un comportement de monogamie, pourquoi l’humain a tant de mal à s’y faire ? Peut-être bien parce que garder un seul et unique conjoint toute sa vie n’a rien de sain. Eh oui, la science a parlé et il se pourrait bien que la monogamie soit presque contre nature.  

Il existe plusieurs espèces sur Terre et pourtant peu d’entre elles sont réellement monogames. Ouvertement polygames, ou monogames infidèles : et si la nature ne nous avait pas fait pour aimer et vivre avec une seule et même personne ?

Les raisons biologiques qui font une majorité d’êtres non monogames 

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Des coccinelles en pleine copulation via Shutterstock

LA MONOGAMIE EST UN FREIN À LA SURVIE DE NOMBREUSES ESPÈCES

Pour de nombreuses espèces, la monogamie ne coule pas de source et même au contraire, elle n’est pas un atout à leur survie. Pour certains animaux, avoir plusieurs partenaires est un moyen de s’assurer que sa progéniture survivra. Difficile à croire ? Et pourtant, la variation génétique permettrait à la descendance de mieux survivre à un environnement hostile, à différentes situations…

Biologiquement parlant, les mâles ont suffisamment de sperme pour fertiliser bon nombre de femmes. Alors qu’à l’inverse, les femmes ont un nombre d’ovules bien limité. Certains scientifiques prétendent donc que la polygamie serait « naturellement logique ». L’autre information que nous présentent les études faites sur les animaux est que la monogamie ne serait qu’une stratégie raisonnable que les espèces n’entreprennent que pour mieux survivre dans des conditions spécifiques.

Pourquoi de rares animaux sont monogames ?

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Deux cygnes via Shutterstock

Par obligation due à un environnement restreint : 

Parfois la vie nous oblige à certaines choses, le parasite intestinal Schistosoma mansoni en est la preuve. Cet animal n’a pas beaucoup de choix, le jour – rare – où il croise une femelle, il saisit la seule chance qu’il aura de s’accoupler et entre alors dans une étreinte permanente avec elle. Une vie de monogamie qui lui est en quelque sorte imposée.

Pour la survie de la progéniture :

L’autre raison d’adopter la monogamie est la survie de l’espèce et plus précisément celle de sa progéniture. Lorsque l’environnement est dangereux et manque de ressources, une protection de sa progéniture est indispensable à la survie, et les géniteurs doivent donc rester ensemble. Avec son équipe, Kyle Summer de l’université East Carolina aux Etats-Unis, a étudié le comportement de la grenouille Ranitomeya imitator, un amphibien monogame qui adopte ce comportement. Les parents sont indispensables à la survie des têtards qui vivent dans de minuscules coins d’eau pauvres et inhospitaliers.

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Une famille d’oiseaux via Shutterstock

CHEZ LES OISEAUX, ON PARLE DE « MONOGAMIE SOCIALE »

Intéressons-nous maintenant aux maîtres en matière de monogamie : les oiseaux. En effet, pas moins de 90 % des oiseaux sont monogames, mais les nuances de monogamie existent. Et malheureusement, les oiseaux ne sont pas si fidèles qu’il n’y parait car oui, même chez eux les tromperies, infidélités et drames existent. Pour qualifier la monogamie à laquelle les oiseaux prennent part, il faut parler de monogamie sociale qualifiant une femelle et un mâle spatialement proches, ayant des rapports sexuels, assumant leur parentalité, mais pas forcement fidèles sexuellement (on parlera alors plutôt de monogamie sexuelle).

Les scientifiques étudient depuis bien longtemps les relations entre oiseaux, et à la surprise générale, ils ont découvert que 75 % de la progéniture d’une population est issue d’une « copulation extra-pair », un joli mot pour désigner les enfants nés en dehors du couple monogame. En d’autres termes, les femelles ne se contentent pas d’un seul partenaire.

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Des albatros via Shutterstock

LES ALBATROS COPULENT AVEC LA MÊME FEMELLE TOUTE LEUR VIE

On peut prendre l’exemple des albatros qui reviennent copuler avec la même femelle pour la vie. Pourtant, d’après les études génétiques, 14 à 24 % des poussins albatros ne sont en fait pas engendrés par le partenaire pour la vie.

Mais pourquoi alors les oiseaux continuent leur pratique monogame alors qu’il est évident qu’ils ne le sont pas vraiment ? Eh bien, encore une fois, il s’agit de responsabilités parentales. Les oisillons sont bien incapables de survivre sans leurs parents ; les oiseaux maintiennent donc une certaine monogamie pour la survie de leur progéniture.

Des comportements ayant évolué vers la monogamie 

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Un couple de lions via Shutterstock

SEULEMENT 3 À 5 % DES MAMMIFÈRES PRATIQUENT LA MONOGAMIE SOCIALE

En ce qui concerne les mammifères, seulement 3 à 5 % pratiquent la monogamie sociale, comme les chauve-souris ou les loups. Tim Clutton-Brock et Dieter Lukas de l’université de Cambridge au Royaume-Uni, ont analysé 2500 espèces de mammifères afin de savoir pourquoi elles étaient devenues fidèles. Il en ressort que les mâles veulent s’accoupler de manière monogame seulement s’ils peuvent entièrement dominer les femelles. Ainsi, pour l’individu, il s’agit de s’assurer que la descendance mise au monde par la femelle soit uniquement la sienne, afin de mettre à l’écart les rivaux.

Le cas des primates est très intéressant : Kit Opie de l’University College de Londres au Royaume-Uni les a étudiés. D’après lui, 27 % des primates sont monogames. Mais pourquoi cette minorité aurait évolué vers la monogamie ?

Une famille de bonobos © FlickR / LaggedOnUser
Une famille de bonobos © FlickR / LaggedOnUser

Il semble que l’infanticide par le mâle a joué un grand rôle dans cette évolution. Dans des relations de polygamie, certains mâles tuent la descendance qui ne serait pas la sienne. Leur comportement social a donc dû évoluer pour éviter des pertes dans l’espèce : la monogamie était donc un choix stratégique pour l’espèce.

Biologiquement, chez le mâle qui fait face à une concurrence (donc espèce non monogame), les testicules seront plus grands pour avoir une plus grande « force » d’éjaculation lavant le sperme d’autres mâles passant avant lui. Ainsi, les chimpanzés ont de plus gros testicules alors que pour les gibbons ou les gorilles, il n’y a pas de dotations spectaculaires.

Un couple polygame via Shutterstock
Un couple polygame via Shutterstock

La nature semble nous pousser à tout autre chose que la monogamie. Pourtant, l’être humain est persuadé qu’au-delà de la simple survie, la recherche d’un partenaire unique est indispensable pour bien vivre et s’approche peut-être de quelque chose qui fait défaut à d’autres espèces : le sentiment d’amour. D’ailleurs, certaines études prouvent que vivre avec un partenaire pourrait être bien plus bénéfique qu’il n’y parait. Loin d’être une chose facile, la monogamie reste un but pour de nombreuses personnes.

Par Precila Rambhunjun, le

Source: bbc

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