À l’aide de simulations avancées, des scientifiques ont récemment évalué la contribution de l’ozone au « bilan radiatif » de la Terre, et constaté que son absence entraînerait un refroidissement considérable de notre planète.
Un gaz à effet de serre à l’influence complexe
À un niveau très basique, le « bilan radiatif » fonctionne comme suit : le Soleil réchauffe la Terre et notre planète renvoie dans l’espace la part n’étant pas piégée par les océans, le sol et l’atmosphère. Il s’avère que la composition de cette dernière, et plus particulièrement sa concentration en gaz à effet de serre, joue un rôle clé dans la séquestration de la chaleur provenant de la surface terrestre, à l’origine de la crise climatique actuelle.
Pré-publiés sur le serveur arXiv, ces travaux se sont appuyés sur un modèle évaluant l’impact de différentes compositions atmosphériques (hors CO2) sur le climat terrestre. Les chercheurs ont constaté que des niveaux d’ozone quasi nuls impliquaient un abaissement de la température moyenne mondiale d’environ 3,5 °C, proche de celles de la dernière ère glaciaire.
Si l’ozone est techniquement un gaz à effet de serre, son influence négative ou positive sur le bilan radiatif dépend beaucoup de l’endroit où il se trouve. De toute évidence, c’est au sein de la couche d’ozone qu’il est le plus bénéfique : localisée à une altitude comprise entre 20 et 50 kilomètres, celle-ci protège la vie terrestre du dangereux rayonnement UV. À partir 20 kilomètres, il devient nocif en piégeant activement la chaleur, s’avère précieux à plus basse altitude en détruisant les polluants, mais contribue à la formation du smog au niveau du sol.
Le sauvetage essentiel de la couche d’ozone
Étant donné que nous avons détruit une bonne partie de la couche d’ozone au cours du siècle dernier, on pourrait croire que ce phénomène, s’il a probablement impliqué une augmentation des taux de cancer de la peau, a également contribué à atténuer significativement le réchauffement climatique.
Mais il se trouve que les substances chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone, telles que les chlorofluorocarbones, sont des dizaines de milliers de fois plus efficaces que le dioxyde de carbone pour piéger la chaleur. Leur interdiction en 1987 dans le cadre du protocole de Montréal et le fait que tous les pays du monde aient pris ce danger au sérieux ont par conséquent permis de retarder considérablement la fonte des glaces dans l’Arctique.
En d’autres termes : la hausse des températures mondiales se serait révélée encore plus rapide si le monde ne s’était pas efforcé de sauver la couche d’ozone, qui se résorbe progressivement.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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