Depuis le début de la propagation de la pandémie de coronavirus, le port des masques de protection interroge beaucoup. Il est donc devenu l’objet de véritables débats publics, notamment depuis le déconfinement. Si certaines études montrent qu’il est efficace pour éviter les infections au Covid-19, d’autres estiment au contraire qu’il n’est pas aussi protecteur qu’on le croit.

De nombreuses études contradictoires

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), “si vous êtes en bonne santé, vous ne devez utiliser un masque que si vous vous occupez d’une personne présumée infectée par le Covid-19. Il n’existe aucune preuve que le port d’un masque par des personnes en bonne santé puisse empêcher d’être infecté par des virus respiratoires.” Le port du masque n’est donc pas conseillé pour tout le monde.

Cet avis avait également été partagé par le gouvernement avant qu’il ne change de position après que de nouvelles études scientifiques indiquant que le port du masque doit être obligatoire dans les transports ont été publiées. Le 22 avril, l’Académie de médecine avait annoncé à son tour que tout le monde devait porter un masque de protection lors de n’importe quelle sortie : « Veiller à ne pas contaminer les autres n’est pas facultatif, c’est une attitude citoyenne qui doit être rendue obligatoire dans l’espace public. » “Le port de masque grand public par les porteurs asymptomatiques, lorsqu’il est bien utilisé et bien porté, réduit fortement la transmission du virus”, a ajouté à son tour le Haut Conseil de la santé publique (HCSP).

Face à cette situation, les études contradictoires sont donc en train de se multiplier. Une étude sud-coréenne estimait le 12 avril que les masques, y compris les chirurgicaux, sont inefficaces pour éviter la transmission du virus. Plus tard, une autre étude du groupe Delve (Data Evaluation and Learning for Viral Epidemics) de la Royal Society, s’étant appuyée sur de précédentes études, rapportait quant à elle que “l’adoption généralisée de masques faciaux peut aider à contrôler l’épidémie de Covid-19 en réduisant l’émission de gouttelettes dans l’environnement par les individus asymptomatiques. Cela confirme également les expériences des pays qui ont adopté cette stratégie.”

— Shopping King Louie / Shutterstock.com

Il n’y a aucune preuve solide que le masque peut réduire la transmission du virus

Il n’y a aucune preuve solide que le masque peut réduire la transmission du virus dans la communauté. Les études sur les masques faciaux n’ont pas été menées pendant une pandémie ou dans le contexte d’un nouveau virus”, avait par la suite mis en garde Ben Killingley, consultant en médecine aiguë et en maladies infectieuses à l’hôpital University College de Londres, auprès du Guardian. Il avait également expliqué que les tests sont réalisés en laboratoire, soit loin des conditions réelles. 

Néanmoins, selon certains experts, les masques sont bien moins positifs que ce que l’on imagine. “L’utilisation de masques médicaux à grande échelle peut créer un faux sentiment de sécurité, et entraîner la négligence d’autres mesures essentielles, telles que l’hygiène des mains et la distanciation physique”, avait d’ailleurs rapporté l’OMS. En outre, le port du masque est gênant, ce qui pousse à se toucher davantage le visage donc augmente les risques de contamination, et cause également des difficultés à respirer ou des allergies chez certaines personnes.

“Avant de mettre en oeuvre des interventions publiques impliquant des milliards de personnes, il nous faut des essais contrôlés randomisés au niveau de la population ou au moins des études de suivi par observation avec des groupes de comparaison”, a finalement conclu Antonio Lazzarino, membre du département d’épidémiologie et de santé publique de l’University College de Londres.

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