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C’est prouvé : les corbeaux utilisent l’inférence statistique pour prendre des décisions

Une nouvelle démonstration de leur remarquable intelligence

corbeau
— Tom Meaker / Shutterstock.com

Appartenant à la famille des corvidés, les corbeaux sont des créatures dotées d’une intelligence remarquable. Pour la première fois, des expériences ont démontré leur capacité à utiliser l’inférence statistique.

Déductions éclairées

L’étendue des capacités cognitives des corbeaux ne cesse de nous surprendre. Capables de créer des outils à partir de différents objets, ceux-ci semblent posséder une aptitude que l’on croyait exclusive aux humains, et ont également été observés en train d’utiliser des pics anti-oiseaux pour construire leurs nids.

L’inférence statistique, en l’occurrence, est le fait que l’expérience antérieure d’un choix influe sur les chances de le faire à nouveau. Chez l’Homme, cela peut se traduire par le choix d’un restaurant plutôt qu’un autre en fonction de l’affluence probable dans les deux établissements.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Current Biology, des chercheurs de l’université de Tübingen ont entrainé deux corbeaux freux à pointer des images sur un écran tactile pour obtenir une récompense. L’expérience s’est par la suite complexifiée, avec un total de neuf images associées à des probabilités de récompense allant de 10 à 90 %.

corbeau
— KevinDTiptonPhotography / Shutterstock.com

« Nous avons introduit le concept de probabilités, impliquant dans ce cas que chaque coup de bec sur une image ne donne pas nécessairement lieu à une récompense », résume Melissa Johnston, auteure principale de la nouvelle étude. « Les corbeaux ont appris à associer des valeurs et symboles abstraits de manière à maximiser leur chance de l’obtenir. »

Des résultats impressionnants

Après 10 jours d’entraînement, les chercheurs ont constaté que les deux corbeaux étaient toujours capables de choisir l’image associée à la plus forte probabilité de récompense, démontrant leur capacité à utiliser l’inférence statistique. Plus impressionnant encore, ceux-ci se souvenaient également des associations les plus gratifiantes après un mois sans aucun entraînement.

Globalement, les deux corbeaux ont choisi la récompense la plus élevée dans 76 % des cas, et étaient également plus enclins à choisir l’image associée à la récompense la plus élevée lorsque ce choix comportait une probabilité de récompense supérieure à 50 %.

Selon les scientifiques, de tels résultats leur permettent d’entrer dans le club très fermé des espèces animales non primates capables d’effectuer des déductions statistiques, comprenant actuellement la girafe et le perroquet.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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