— SueC / Shutterstock.com

Des chercheurs ont récemment identifié les vestiges de 66 camps romains dans le nord de l’Espagne. Une découverte permettant de faire la lumière sur le conflit de 200 ans ayant opposé l’Empire aux communautés indigènes.

Des camps temporaires de différentes tailles

Dans le cadre de travaux présentés dans la revue Geosciences, des scientifiques espagnols ont identifié des dizaines de camps romains de différentes tailles, utilisés pour l’entraînement des soldats et leur hébergement, qui leur ont offert une vision plus précise de la présence militaire romaine dans la partie nord du bassin du fleuve Duero. Ces occupations n’ayant généralement laissé que des traces subtiles en surface, l’équipe a utilisé la télédétection par laser, ayant précédemment révélé le plus ancien et vaste édifice maya connu, ainsi que des photographies aériennes et des images satellites pour créer des cartes détaillées des différents sites.

Capables d’accueillir des unités pendant des semaines, voire des mois, ces camps temporaires étaient situés au pied des monts cantabriques, où le conflit entre les Romains et les communautés indigènes s’est concentré à la fin du 1er siècle avant J.-C. Ce qui suggère que lorsqu’ils se déplaçaient, les soldats romains étaient amenés à emprunter les crêtes montagneuses afin de rester hors de vue et de portée de l’ennemi, tandis que le nombre élevé de sites reflète l’énorme soutien logistique leur ayant permis de conquérir la région.

Photos aériennes montrant les emplacements du camp de Tortolondro (flèches noires) (A), d’une voie romaine (flèches blanches) et du camp de Quintanilla de Riofresno — © Romanarmy.eu

Selon l’équipe, ces installations placées stratégiquement étaient utilisées pour faciliter les déplacements vers des endroits éloignés et pour assurer le maintien des soldats dans cette partie de l’Hispanie durant les mois d’hiver. L’objectif principal de l’occupation étant d’étendre l’Empire et d’exploiter les précieuses ressources naturelles de la région, notamment l’or et l’étain.

Un aperçu de l’écrasante puissance militaire de l’Empire romain

« Nous avons pu identifier un nombre aussi élevé de sites grâce à la télédétection », explique João Fonte, co-auteur de l’étude. « Le balayage laser aéroporté a donné de bons résultats pour certains sites situés dans des endroits reculés et ayant nécessité d’importants travaux de terrassement, tandis que la photographie aérienne s’est révélée particulièrement utile dans les plaines. »

Carte montrant la présence militaire romaine en Castille — © Romanarmy.eu

Allant d’installations de quelques centaines de mètres carrés à de vaste sites fortifiés couvrant une surface de plus de 15 hectares, la plupart des sites ont été trouvés près des endroits où les Romains ont plus tard établi des cités importantes. Selon les chercheurs, celui localisé à proximité de Sasamón, village de la province de Burgos, aurait vraisemblablement accueilli l’empereur Auguste lorsqu’il s’était rendu sur le front.

« Les vestiges identifiés sont ceux des camps temporaires que l’armée romaine installait lorsqu’elle se déplaçait en territoire hostile ou lorsqu’elle effectuait des manœuvres autour de ses bases permanentes », poursuit Fonte. « Ils révèlent l’intense activité romaine au pied des monts cantabriques lors de l’ultime phase de la conquête de la péninsule ibérique. »

Aperçu de la présence militaire romaine dans la province de Leon — © Romanarmy.eu
S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments