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« Pas de première nécessité » : des femmes verbalisées pour avoir acheté des protections hygiéniques

Les policiers n'ont pas l'air de comprendre les risques infectieux liés aux menstruations

— matka_Wariatka / Shutterstock

En cette période de confinement imposé afin d’endiguer la propagation de l’épidémie de coronavirus, nous sommes autorisés à sortir uniquement en cas d’extrême nécessité. Pourtant, depuis quelques jours, plusieurs témoignages émergent sur la toile. En effet, alors que des femmes ou leur partenaire étaient sortis afin de se procurer des protections hygiéniques ou des moyens de contraception, ils se sont fait arrêter puis verbaliser. Pour quelle raison ? Leurs achats ne seraient pas considérés comme étant de « première nécessité« .

Verbalisées pour avoir acheté des protections hygiéniques en période de confinement

Depuis le mardi 17 mars dernier, le confinement a été instauré en France. Nos sorties sont donc très limitées et nous ne sommes autorisés à sortir que pour des besoins jugés de « première nécessité« . Il ne faut également pas oublier de sortir avec son attestation de déplacement dûment remplie. En cas de non-respect de ces mesures, on écope d’une verbalisation et d’une amende allant jusqu’à 135 euros.

Néanmoins, certains achats sont considérés comme étant plus essentiels que d’autres. En effet, d’après des témoignages publiés sur Twitter, les protections hygiéniques, telles que les serviettes ou les tampons, indispensables pour les femmes, ont pourtant été jugées non indispensables. Plusieurs femmes ont alors rapporté avoir été arrêtées, verbalisées, voire menacées de recevoir une amende, par les forces de l’ordre pour avoir osé acheter des protections hygiéniques.

« J’ai demandé à mon chéri de me ramener des serviettes hygiéniques lundi soir. Il était en règle, attestation, carte d’identité, etc. mais il a reçu 135 € d’amende « parce que si madame en avait vraiment besoin, elle avait qu’à sortir les chercher elle-même » », a rapporté une internaute, et dont le témoignage a été relayé par Georgette Sand, collectif féministe.

« Je suis sortie acheter des serviettes hygiéniques et là, un flic m’arrête et veut me verbaliser parce que c’est pas « vital » ? Donc des gens qui font la queue sur 50 mètres pour des clopes, c’est ok, mais une nana qui veut acheter des tampons c’est un scandale ???????« , s’indigne une autre internaute sur Instagram.

https://www.instagram.com/p/B-MrjL_Caco/?utm_source=ig_web_copy_link

Les moyens de contraception et les tests de grossesse aussi concernés

Si les protections hygiéniques sont jugées comme étant des achats non indispensables en cette période de confinement, les tests de grossesse ont aussi été visés. « Je suis tout à fait OK pour limiter au maximum nos circulations à l’extérieur et de nous contrôler pour qu’on les limite. Mais par contre quand la police estime que chercher un test de grossesse à la pharmacie n’est pas un motif de santé nécessaire, ça me pose question là« , a rapporté Anlya sur Twitter après avoir vécu une situation similaire avec une policière.

https://twitter.com/AnlyaMF/status/1241689130100297728

Pourtant, « le suivi de grossesse est en effet essentiel et doit être maintenu« , comme le rappelle le Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France.

« La santé des femmes, qu’elle soit physique ou mentale, menstruelle ou sexuelle, est de première nécessité« 

Face à cela, Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité femmes-hommes, a confirmé à Georgette Sand que les forces de l’ordre ne sont pas en droit de verbaliser pour l’achat de protections hygiéniques, de tests de grossesse et de moyens de contraception. De plus, elle a publié un texte officiel, également signé par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, afin d’expliquer qu' »aucune femme en France ne peut être empêchée d’accéder à la contraception« .

Ainsi, s’il est exigé de grouper un maximum d’achats ou de les anticiper, les protections hygiéniques restent tout de même des produits de première nécessité. Il peut arriver que l’on doive en acheter en urgence. La santé de chacune des femmes, qu’elle soit physique, mentale, menstruelle ou encore sexuelle, est donc de « première nécessité« .

Par Cécile Breton, le

Source: Madmoizelle

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    • « Et encore un despote »

      cherche : « verbalisé pour avoir acheté des » sur google

      a moins que le monde soit bardé d’irréductibles complotistes avérés

  • Droit d’acheter des clopes alors que ca coûte une fortune à la santé(physique et ministériel,le gouvernement actionnaire des cigarettiers ou peur des neuneus fumeurs)
    Droit de promener son chien pour qu’il chie dehors.
    Mais pas droit d’acheter des tampax! Brigitte n’en met plus?
    Tant qu’aux contraceptifs,c’est peut-être le temps de pratiquer autrement,un break de pilule fera du bien au corps si on ne bosse pas.