Que ce soit en films ou en séries, nous sommes désormais habitués à voir des apocalypses zombies en fiction. Seulement, même si cela reste hautement improbable, une épidémie ramenant les cadavres à la vie est scientifiquement possible. DGS vous explique comment les zombies pourraient apparaitre et menacer notre monde.

En général, dans les films et les séries traitant des invasions de zombies, les raisons invoquées pour expliquer l’arrivée des morts-vivants vont du grand n’importe quoi, comme les radiations cosmiques, au pas si improbable, comme un virus d’un nouveau type. Pourtant, en partant du principe qu’un zombie est un cadavre revenu à la vie et capable de se déplacer et d’attaquer malgré la dégradation de son corps, la meilleure cause d’une zombification serait plutôt… un champignon.

Il existe de très nombreux types de fungi (le nom scientifique des champignons) et nous savons que les spores de certains fungi peuvent infecter des êtres humains (sans les transformer en zombies). D’un autre côté, les champignons construisent de vastes réseaux de racines dans les sous-sols des forêts et parfois à l’intérieur même des arbres, vivant en général en relation symbiotique avec les plantes les entourant et pratiquant avec elles des échanges de nutriments. Le fungus à l’origine de la zombification fonctionnerait sur le même principe.

 

Il existe de nombreuses sortes de champignons via Shutterstock

 

Mort-vivant, mode d’emploi

Notre fungus-zombie infecterait discrètement l’individu de son vivant et resterait dormant pour ne pas être détruit par le système immunitaire de son hôte. À la mort de celui-ci par contre, le changement brutal de la nature des interactions chimiques dans l’organisme (en fait plutôt leur absence) provoquerait le réveil de tous les spores déjà répandus dans le corps. Le fungus construirait une trame pour remplacer le système sanguin incapable d’alimenter les muscles en l’absence de respiration et de rythme cardiaque. Cette trame suivant d’ailleurs le système nerveux originel pour actionner l’hôte, il serait logique que le fungus se base dans le cerveau. Bien sûr le système construit par le fungus serait très loin d’égaler la perfection d’un corps fonctionnel, ce qui expliquerait les difficultés du zombie à se déplacer et son absence totale d’intelligence.

Nous voilà avec un magnifique (façon de parler) zombie-champignon se déplaçant difficilement et ne pensant qu’à une chose : vous manger. Pourquoi cherche-t-il toujours à manger d’ailleurs puisque son métabolisme n’est plus opérant ? Sans doute pour nourrir son hôte le fungus, ce dernier n’ayant pas intérêt à trop manger son hôte et ayant sans doute colonisé également le système digestif de celui-ci (ce qu’il en reste) pour consommer son carburant : de la viande. Tout cela est bien beau nous direz-vous, mais pourquoi est-ce qu’un fungus trouverait un quelconque intérêt à faire ça ? Si l’on se réfère au fait que le but ultime de tout être vivant est de se reproduire avant de mourir, alors notre fungus pourrait avoir trouvé là sa méthode.

 

Un fungus pourrait être à l’origine des zombies et de leur manière de bouger via Shutterstock

 

D’autres formes de zombification existent dans le règne animal, notamment chez les insectes où certaines mouches et certaines guêpes pondent leurs oeufs dans des fourmis, des abeilles et même des chenilles, les oeufs transformant leur hôte en automate sans cervelle jusqu’à ce qu’ils arrivent à maturité. Le but ultime de notre fungus serait le même : atteindre la maturité au sein de son hôte avant de se répandre, ce qui passerait par la morsure emblématique. Dans son cas en plus il n’aurait pas à éviter d’être trop virulent, une maladie présentant un taux de mortalité trop élevé enrayant de ce fait sa propre propagation, puisqu’il passe directement par des hôtes déjà morts.

Une autre source de scepticisme face à notre ingénieux fungus pourrait venir du fait qu’un processus aussi complexe ne pourrait pas apparaitre naturellement. En effet, les êtres vivants fonctionnent de la manière dont ils fonctionnent parce qu’une situation donnée dans leur évolution s’est présentée, leur a permis de tester ce type de fonctionnement, et leur a donné raison d’essayer. Comment est-ce qu’un fungus pourrait donc se retrouver à coloniser un cadavre dans le but de le ramener imparfaitement à la vie et de lui faire mordre ce qui l’entoure pour se reproduire à nouveau ?

 

La contamination pourrait passer dans un premier temps par la nourriture via Shutterstock

 

Une solution serait qu’un fungus nécrophage pourrait par exemple être ingéré par un porc dans un élevage industriel. Le porc meurt, et l’élevage étant mal tenu, le cadavre n’est pas remarqué immédiatement. Les porcs étant omnivores, les autres cochons grignotent leur comparse et sont contaminés à leur tour. La chaine se poursuit et entraine d’éventuelles mutations du fungus colonisateur, jusqu’à ce que celui-ci amène, sans intérêt au premier abord, son hôte mort à être pris de mouvements spasmodiques parmi lesquels pourrait se trouver un claquement de mâchoire. Qu’un autre cochon soit à sa portée et le processus serait lancé. Pour ce qui est du passage à l’être humain, l’abattoir et le passage de la viande dans le commerce feraient le travail…

 

Comment se répand-il notre fungus ? 

Notre fungus zombificateur est maintenant lancé parmi les êtres humains et il est pour le moins virulent. En attendant que les scientifiques trouvent une solution, il va falloir penser à assurer sa survie. Déjà, sachant que le fungus établit son « centre opérationnel » dans le cerveau des zombies, détruire leur tête constituera le meilleur moyen de les neutraliser. Des étudiants de l’université Cornell (États-Unis) se sont d’ailleurs demandé comment se déroulerait une épidémie de zombie. En utilisant les lois des statistiques et les modèles prédisant l’expansion des pandémies on peut savoir grossièrement comment l’épidémie va se répandre, où et à quelle vitesse, sachant que l’on peut avoir quatre statuts dans le cadre de notre épidémie de fungus : vivant, vivant infecté, zombie et zombie mort.

 

Survivre à une invasion de zombies ne serait pas une mince affaire via Shutterstock

 

Selon les statistiques et les modèles de prédiction, l’épidémie se répandrait très vite dans les grandes villes, et celles-ci pourraient être complètement perdues en l’espace d’une journée ! Comment l’épidémie pourrait-elle mener nos villes à un chaos sans pareil à une telle vitesse ? Les étudiants en sont restés à des paramètres de contamination très simples : seule la contamination par morsure (une fois le virus lancé) a été prise en compte. Dans un environnement très peuplé, le nombre de contaminations augmenterait très rapidement de manière exponentielle et incontrôlable.

En revanche, la pandémie ne se propagerait pas de manière aussi fulgurante dans des espaces moins densément peuplés. Aussitôt sortis des villes, il deviendrait particulièrement difficile pour les zombies de continuer à propager le fungus zombificateur, et les campagnes pourraient être relativement épargnées pendant des jours, des semaines, voire des mois. Le modèle utilisé par les étudiants estime d’ailleurs que, si la pandémie de fungus se répandait à travers les États-Unis, l’endroit le plus sûr où s’enfuir serait le nord de la chaîne des montagnes Rocheuses, ce point étant l’un des plus isolés du pays (hors Alaska et Hawaï).

 

Les montagnes, parce qu’elles sont isolées de la civilisation, pourraient être des lieux sûrs via Shutterstock

 

Glaçant. À la rédaction, l’idée d’être colonisé par un champignon nous transformant en zombie en a dégoûté plus d’un, même si la plupart d’entre nous seraient prêts à fuir les villes pour assurer leur survie. Heureusement que tout cela reste, pour l’instant, de la pure fiction ! D’ailleurs si cela devait arriver, on vous conseille de regarder cette vidéo d’un homme fuyant des zombies. Et vous, quelles seraient vos tactiques pour survivre à l’épidémie de zombies ?

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