Les heures de colle au collège pour punir les élèves qui ont des soucis de discipline sont souvent dépourvues de toute valeur pédagogique. Ce collège parisien a trouvé une alternative intéressante aux traditionnelles punitions : envoyer les élèves faire un tour dans les espaces verts !

DES HEURES DE COLLE AU GRAND AIR 

Au collège Pierre Mendès-France à Paris, les élèves ne passent par leurs heures de colle dans une salle de classe mais au grand air dans le jardin de l’établissement. Dans une des plus grandes fermes urbaines de Paris, l’entretien des 4 500 m2 de surface, du potager, des 200 arbres fruitiers et du poulailler est géré par l’association Veni Verdi… et par les élèves qui ont de quoi bien s’occuper !

Le collège REP (Réseau d’éducation prioritaire) a mis en place avec l’association des « mesures de responsabilisation » pour les élèves en difficultés scolaires ou sociales. Les sanctions sont adaptées au profil des élèves. « S’ils ont besoin de se défouler, nous leur faisons déplacer de la terre par exemple », indique Simon Ronceray, ingénieur agronome et l’un des acteurs du projet. La principale précise que cette solution n’est pas automatiquement retenue.

Mais les sanctions sont-elles efficaces ? Pour Simon Ronceray interviewé par Le Figaro, « l’idée est aussi de montrer aux élèves qu’ils peuvent réaliser des choses de leurs mains et se rendre intéressants autrement que dans la provocation. Et puis certains reviennent… par plaisir. »

collège pierre Mendès France
Collège Pierre Mendès-France © Lionel Allorge / Wikimedia Commons

DES SANCTIONS PÉDAGOGIQUES ET EFFICACES

Depuis que cette solution a été mise en place il y a plus de deux ans, le décrochage scolaire est en baisse et certains élèves se découvrent des vocations pour des métiers manuels comme paysagiste, maraîcher ou encore jardinier. Une quarantaine d’élèves sur les 700 que compte l’établissement y viennent même en dehors de leur temps scolaire pour s’occuper du jardin et du poulailler.

La ferme est également un outil pédagogique qui permet aux professeurs de certaines matières, comme la SVT, la géographie ou encore l’art plastique, de pouvoir se servir du potentiel du jardin à des fins éducatives.

Les espaces verts attirent même les entreprises qui viennent y organiser des séminaires de jardinage pour renforcer l’esprit d’équipe. Les rôles sont alors inversés, ce sont les adolescents qui prennent la place de professeur pour expliquer aux salariés comment bien s’occuper du jardin et soigner les poules. Une opportunité qui redonne confiance à certains élèves socialement défavorisés.

Le collège Pierre Mendès-France a en tout cas bien compris qu’une sanction sans visée pédagogique n’a aucun intérêt et on ne peut que le féliciter pour cette initiative !

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