Même si des progrès ont pu être observés dans la plupart des pays depuis 1990, le nombre global de fumeurs quotidiens et de morts dus au tabac a tout de même augmenté. Une augmentation significative de 870 millions en 1990 à plus de 930 millions désormais, qui s’explique  par une croissance démographique mondiale. 

Des chiffres basés sur 25 ans d’analyse

C’est un collectif d’une centaine de chercheurs qui a sonné l’alarme dans The Lancet le 6 avril dernier, précisant que la guerre contre le tabac est loin d’être terminée. Car si en 1990, un homme sur trois et une femme sur douze fumaient quotidiennement, la forte croissance démographique implique que le nombre de fumeurs n’a baissé que proportionnellement. Preuve à l’appui, si en 2015, un homme sur quatre et une femme sur vingt fumaient chaque jour, leur nombre avoisine pourtant 1 milliard d’individus, avec 6,4 millions de décès, soit une augmentation de 4,7 % au cours de la même période.

Les pays en développement les plus ciblés

La Chine, l’Inde, les Etats-Unis et la Russie regroupent à eux seuls près de la moitié des décès liés au tabac dans le monde. Si l’on y ajoute l’Indonésie, le Bangladesh, les Philippines, le Japon, le Brésil et l’Allemagne, cela représente deux tiers de la consommation mondiale de tabac, et ce n’est pas anodin. En effet, si le tabagisme provoque un décès sur dix dans le monde, sa mortalité pourrait encore augmenter, du fait que les compagnies de tabac assaillent les nouveaux marchés, particulièrement les pays en développement.  » Le tabagisme reste le deuxième facteur de risque de décès précoce et d’invalidité «  après l’hypertension artérielle, selon l’auteur principal Emmanuela Gakidou de l’Institut de mesure et d’évaluation de la santé à l’Université de Washington.

Une augmentation de 50 % en Afrique Subsaharienne d’ici 2025

Les diverses campagnes de sensibilisation, d’éducation ainsi que l’augmentation des taxes sur le tabac ont tout de même eu des répercussions positives de part et d’autre du globe, particulièrement au Brésil. En effet, le Brésil, parmi les leaders au cours de la période de 25 ans examinée, est passé de 29 % fumeurs quotidiens à 12 % chez les hommes et de 19 % à 8 % chez les femmes. Toutefois, certains pays traduisent à merveille que les campagnes de prévention sont inefficaces, à l’image de l’Indonésie, le Bangladesh et les Philippines, avec respectivement 47 %, 38 % et 35 % d’hommes fumeurs, n’ont enregistré aucun progrès tout au long de la période d’examination.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) prévient d’ailleurs que le nombre d’hommes et de femmes fumeurs en Afrique subsaharienne augmentera de 50 % d’ici à 2025 par rapport à 2010. Selon John Britton, un spécialiste britannique, on peut même s’attendre à ce que la moitié des fumeurs quotidiens, soit un demi-milliard, meurent prématurément, la faute à des conditions de vie altérées par des revenus faibles et intermédiaires à moins qu’ils ne cessent de fumer. 

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