― Esin Deniz / Shutterstock.com

Saviez-vous qu’il n’existe pas moins de 400 millions de chats dans le monde ? Mais s’il nous semble que ce félin a toujours été un compagnon de l’Homme, les scientifiques se sont penchés sur les origines de cette relation spéciale entre les deux espèces.

Une découverte surprenante pour les scientifiques

En fait, les scientifiques ont établi que les chats domestiques, de leur nom scientifique Felis catus, descendaient d’une espèce de chat sauvage originaire du Proche-Orient, rapporte Geo. Mais si des découvertes ont permis d’établir que les chats ont cohabité avec l’être humain depuis 10 000 ans environ, la manière dont l’Homme a réussi à les domestiquer reste un mystère. Mais une étude récemment publiée dans Proceedings of National Academy of Sciences pourrait donner une piste aux scientifiques sur la question.

L’étude en question résulte de l’analyse d’ossements découverts par des scientifiques dans des grottes situées sur le haut-plateau de Cracovie-Czestochowa, dans le nord de la Pologne. En étudiant ces ossements, les chercheurs ont établi qu’ils appartenaient à des chats sauvages proche-orientaux qui vivaient il y a 4 000 à 6 000 ans. Une découverte surprenante pour les chercheurs puisque d’autres ossements de félins avaient remonté la présence de chat domestique en Pologne il y a seulement 2 000 ans. Le Dr Magdalena Krajcarz, archéozoologue auprès de l’université Nicolas-Copernic, située en Pologne et l’auteure principale de l’étude a ainsi déclaré à Inverse que :

Nous ne nous attendions pas à trouver des restes de chats remontant plus loin que le début de notre ère parce que c’est ce qui était suggéré par d’autres découvertes archéologiques réalisées en Europe. Le fait que ces chats puissent remonter au Néolithique est quelque chose que nous n’avions même pas considéré comme une hypothèse.

A l’époque, les chats gardaient encore une certaine indépendance par rapport aux humains

Pour en savoir plus sur le mode de vie de ces animaux, et connaître leurs interactions avec les humains, les scientifiques ont étudié la composition de leurs os et plus précisément, les isotopes de carbone et d’azote qui est une méthode permettant de déduire le régime alimentaire de la bête. Et d’après les résultats, ces chats se sont nourris de rongeurs, comme des souris, des mulots ou des campagnols, dans les fermes humaines voisines. Toutefois, si humains et chats semblaient s’entraider dans la lutte contre les rongeurs, les félins n’étaient pas encore totalement dépendants des humains.

D’après les auteurs de l’étude, « les chats proche-orientaux du Néolithique étaient des synanthropes opportunistes, très probablement des espèces qui vivaient en liberté ». Ce à quoi le Dr Krajcarz ajoute que les chats ont probablement « accompagné les humains en Europe centrale pendant des milliers d’années » avec une nature mi-sauvage, mi-domestiquée. En tout cas, la scientifique estime que « pendant des millénaires, les chats étaient simplement des alliés naturels des humains dans la lutte constante contre les rongeurs, plutôt que des animaux domestiques ».

Il faudra donc plus de recherches pour savoir comment ces animaux à quatre pattes ont progressivement perdu de leur état sauvage pour s’amouracher des humains. Du moins, certains d’entre eux.