C’est un loisir sadique”. Voici ce qu’affirment plusieurs députés de la majorité dans une lettre adressée à Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, afin de dénoncer, mais surtout d’interdire la pratique barbare de la chasse aux blaireaux. Avec le déconfinement, cette pratique reprend effectivement de plus belle.

Des méthodes “plus odieuses les unes que les autres”

Dans une lettre écrite à Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, 21 députés de la majorité demandent l’interdiction de la chasse aux blaireaux, comme l’a rapporté L’Express. “Il faut mettre fin à ce mode de chasse totalement contraire à la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles”, se sont indignés les députés. Europe Écologie-Les Verts a également dénoncé “la pratique la plus cruelle et la plus inutile du déterrage” et exige que les blaireaux soient à présent classés en tant qu’espèce protégée.

Cette lettre est à l’initiative de Loïc Dombreval, député LREM des Alpes-Maritimes, et a été signée notamment par Cédric Villani et Aurore Bergé. “Les méthodes de chasses dîtes traditionnelles sont toutes plus odieuses les unes que les autres. Qu’elles disparaissent, cela rendrait service aux chasseurs. C’est dégradant pour l’animal et pour ceux qui la pratiquent. On peut faire ça progressivement, mais il faut arrêter l’hypocrisie”, a expliqué Loïc Dombreval. Néanmoins, “la sortie progressive du confinement” permet la reprise de la chasse barbare aux blaireaux.

— Ondrej Prosicky / Shutterstock.com

La vénerie sous terre : une pratique controversée

L’Association française des équipages de vénerie sous terre (Afevst) présente sur son site les gestes barrières à respecter pour ceux qui pratiquent la chasse aux blaireaux dans leurs terriers. Cette pratique pourtant controversée a néanmoins été à nouveau autorisée en Saône-et-Loire par un arrêté préfectoral, pour une période s’étendant du 15 mai au 14 septembre 2020.

De son côté, Europe Écologie-Les Verts a publié un communiqué indigné en détaillant cette pratique barbare : “On autorise, à des fins de divertissement, que des blaireaux endurent des heures de stress, terrorisés au fond de leur terrier, gravement mordus par des chiens – parfois même déchiquetés vivants pour les petits – pendant que les chasseurs creusent pour les atteindre. Ces derniers extraient brutalement les blaireaux du terrier avec des pinces métalliques qui leur infligent d’atroces blessures. Les blaireaux sont alors exécutés avec un fusil ou une arme blanche.

Les partisans de la chasse dénoncent les dégâts agricoles provoqués par les blaireaux. Cet argument n’est-il pas recevable. Le blaireau ne fait pas partie des nuisibles, mais il est chassable. On le traque par vénerie sous terre. On peut vivre avec le sauvage. Il a pu occasionner des dégâts, mais on tue 12.000 blaireaux par an en France. Combien étaient porteurs de la tuberculose bovine ? On ne sait pas. Les chiens ont plus de risque de la transmettre que le blaireau lui-même. On prend aussi le prétexte qu’il est gênant pour les terrassements mais ce n’est pas valable. On veut inscrire dans le débat public un autre rapport au vivant, trouver un terrain d’entente pour une meilleure prise en compte du sauvage, de nouveaux équilibres. Il faut du courage dans les politiques publiques”, a également rapporté Anna Maillard, militante d’Europe Écologie-Les Verts dans le Pays de Montbéliard, dans le Doubs.

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athena
athena
3 années

Comment la France, pays des beaux principes moraux, tolère-t-elle encore ces pratiques d’un âge où on ignorait que l’animal est un être vivant, qu’il souffre ? On y tire sur les tourterelles, on y fait des combats de coq, on y découpe les grenouilles en deux (vivantes), on y élève… Lire la suite »

bouhanna
bouhanna
3 années

Et ils se targuent d’être des êtres humains !!!où est l humanité dans cette ignoble pratique d un autre âge