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Le « chapelier fou », un insecte venimeux qui porte ses anciennes têtes comme une couronne

Une stratégie de défense contre les prédateurs

chapelier fou
— © John Tann / Flickr

Dans le monde des insectes, certains se distinguent par des comportements et des caractéristiques uniques. Le squelette de la feuille de gomme (Uraba lugens), un insecte originaire d’Australie et présent également en Nouvelle-Zélande, est l’un de ces phénomènes de la nature. Il est surtout connu pour son habitude étrange de conserver ses vieilles têtes, une caractéristique qui lui a valu le surnom de « chapelier fou ». 

Un insecte unique

Le squelette de la feuille de gomme est une chenille qui se transforme en papillon de nuit. Son nom populaire vient de la façon dont la chenille se nourrit. Plusieurs chenilles peuvent être trouvées en train de manger une seule feuille d’eucalyptus de manière collective. Elles consomment les surfaces supérieures et inférieures de la feuille, évitant les nervures et ne laissant derrière elles que les restes du squelette.

Ce comportement alimentaire, pratiqué de manière grégaire, peut avoir un impact significatif sur les arbres d’eucalyptus, ralentissant leur croissance et, dans certains cas, entraînant leur mort. Cette espèce s’est étendue de l’Australie à la Nouvelle-Zélande, où elle est considérée comme nuisible.

Le surnom de « chapelier fou »

Ce qui distingue le plus le squelette de la feuille de gomme est sa manière de conserver ses capsules de tête. Au lieu de les jeter après la mue, comme le font la plupart des chenilles, il les empile sur son crâne, formant une sorte de couronne. Cette caractéristique inhabituelle lui a valu le surnom de « chapelier fou », en référence au personnage excentrique des Aventures d’Alice au pays des merveilles

Les raisons de cette chapellerie inhabituelle ont été étudiées en 2016. Des expériences impliquant des chenilles et leurs prédateurs, tels que les araignées et les punaises, ont révélé que ces capsules empilées rallongent considérablement le temps d’attaque des prédateurs. Les exuvies agissent comme des leurres et peuvent même détourner les attaques des prédateurs.

— © Robert Briggs / Wikimedia Commons

Les épines venimeuses

Outre son chapeau unique, le squelette de la feuille de gomme possède une autre caractéristique défensive : des épines creuses venimeuses. Ces épines, remplies d’histamines, peuvent provoquer l’érucisme, une réaction cutanée chez l’Homme caractérisée par des démangeaisons, des éruptions cutanées et une sensation de piqûre. Le venin reste actif même après la mue de la chenille, ce qui renforce son mécanisme de défense contre les prédateurs.

Face à la propagation de cette espèce en Nouvelle-Zélande et aux risques qu’elle représente pour la végétation et la santé humaine, des mesures de contrôle biologique ont été mises en place. Toni Withers, entomologiste principal à l’institut de recherche néo-zélandais Scion, a souligné l’ampleur du projet visant à introduire une espèce de petite guêpe parasitoïde (Cotesia urabae) pour réguler la population de ces chenilles. Ce choix s’explique par l’absence d’insectes indigènes similaires en Nouvelle-Zélande et la nécessité de prévenir les risques pour la santé humaine. Pour aller plus loin, voici 10 insectes si énormes qu’ils vont vous faire frissonner d’horreur… ou de fascination.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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