
Rituel matinal immuable, le « cocorico » est avant tout un moyen pour le mâle dominant d’affirmer son statut, comme l’ont montré différentes études menées au cours des dernières décennies.
La loi du poulailler
Au sein des poulaillers règne une véritable hiérarchie, qui conditionne de nombreux aspects de la vie des gallinacés (alimentation, accouplement). Chez les coqs, l’agressivité, la taille de la crête, ainsi que la capacité à chanter, toutes influencées par les niveaux de testostérone, sont révélatrices de leur position sociale.
En 2015, une étude menée par l’Institut national de biologie fondamentale du Japon avait révélé un schéma clair, impliquant que le mâle dominant chante en premier, suivi par les individus de « rangs inférieurs ».
Toute tentative de bouleverser cet ordre bien établi se traduisait par un comportement hostile, voire violent. Des conclusions faisant écho à celles d’une étude américaine, qui avait conclu que cette routine était révélatrice de leur statut.

Rythme circadien
Si le premier chant coïncide généralement avec le lever du soleil, le moment où il retentit est avant tout déterminé par le rythme circadien (ou horloge biologique interne) du coq. Bien qu’il soit étroitement lié à la course de notre astre, en 2013, des expériences avaient montré que même dans l’obscurité totale, la même structure hiérarchique persistait.
Lorsque le coq dominant était retiré du groupe, le second prenait essentiellement sa place, indiquant que les individus subordonnés « compromettent » leur horloge interne afin que l’ordre soit respecté.
De nombreuses autres espèces d’oiseaux sont connues pour leurs gazouillis matinaux. En 2013, une étude espagnole avait montré que la lumière artificielle et le bruit de la circulation poussaient ceux de la ville de Séville à chanter de plus en plus tôt.