Régulièrement mis en cause pour sa politique de confidentialité pour le moins douteuse, le géant californien vient de confirmer plusieurs changements majeurs dans sa politique par l’intermédiaire de son PDG. Reste à savoir si cette annonce opportuniste suffira à convaincre les utilisateurs et les actionnaires.
Dans un billet de 3 200 mots consultable en ligne, Mark Zuckerberg a longuement évoqué les nouvelles orientations de Facebook et sa volonté de changer durablement le visage du réseau social. L’homme milite notamment pour une plateforme plus sécurisée, avec davantage « d’interactions privées, des messages cryptés et un stockage sécurisé ». Mais à l’heure où les scandales impliquant la firme californienne se multiplient, cette profession de foi inattendue semble surtout destinée à sauver les meubles.
Une plus grande place accordée à la messagerie instantanée
Zuckerberg s’attend à ce que Messenger et WhatsApp deviennent les principaux moyens de communication sur Facebook dans les années à venir. Les interactions privées se retrouveront au cœur du réseau social et seront centrées sur des petits groupes. Dans cette optique, la visibilité des contenus et leur partage seront également limités.
Crypter l’ensemble des données qui circulent sur Facebook
Facebook entend sécuriser toutes les données échangées par ses utilisateurs au moyen d’un puissant système de cryptage, afin d’éviter qu’elles ne soient exploitées illégalement par des pirates informatiques, des entreprises, ou consultées par des services de renseignement, plus particulièrement dans les pays où la censure est forte.
Supprimer les messages au bout d’un certain temps
Afin d’éviter que les messages et contenus que vous postez ne puissent vous nuire à l’avenir, le PDG de Facebook souhaite qu’ils soient automatiquement supprimés au bout d’un certain laps de temps. Les utilisateurs pourront choisir leur durée de conservation, et décider s’ils doivent simplement être masqués ou supprimés définitivement des serveurs.
Améliorer l’interopérabilité entre les différents services
La plupart des utilisateurs utilisent différents services de messagerie instantanée pour communiquer. C’est pourquoi Zuckerberg souhaite améliorer l’interopérabilité entre WhatsApp, Facebook Messenger et Instagram Direct afin de leur permettre d’avoir facilement accès à l’ensemble de leurs conversations, quelle que soit la plateforme utilisée.
Ne pas céder aux exigences des pays qui enfreignent les Droits de l’Homme
Facebook n’implantera plus d’infrastructures dans les pays connus pour violer les libertés individuelles. Si cette approche devrait permettre de limiter l’accès des gouvernements aux données sensibles de leurs citoyens, elle entrainera probablement le blocage des applications dans les pays concernés. Mais il s’agit selon Zuckerberg d’un « compromis nécessaire ».
Engager des discussions pour plus de transparence
Si Zuckerberg admet que les nouvelles orientations du réseau social sont encore au stade de projet, il affirme que sa société va entamer les démarches nécessaires auprès des experts et des organismes de réglementation et d’application de la loi concernés pour trouver un juste équilibre entre respect de la vie privée et transparence. Reste désormais à joindre les cas aux paroles.
Ce profond revirement dans la politique de la firme fait toutefois craindre à certain spécialistes des dérives particulièrement inquiétantes, qui transformeraient Facebook en une sorte de « deep web » facilitant le développement d’activités illégales. Mais son PDG affirme que le réseau social aura la responsabilité de « travailler avec les autorités pour prévenir ces abus lorsque cela sera possible », et dit comprendre les nombreux doutes à l’égard de ces projets : « Nous ne nous sommes pas vraiment connus pour avoir construit des services protégeant la vie privée, mais nous avons montré que nous pouvons évoluer pour répondre aux attentes de nos utilisateurs ».
Par Yann Contegat, le
Source: The Next Web
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