Présents en Méditerranée, les cétacés comme les rorquals ou les cachalots sont aujourd’hui menacés par une contamination aux phtalates. L’association WWF a démontré dans une étude que ces mammifères marins sont de plus en plus touchés par ce phénomène et qu’il faut réagir au plus vite pour éviter un drame.

Que sont les phtalates ?

Derrière ce nom, se cache un fléau qui pollue les océans depuis de nombreuses années. Les phtalates sont des substances chimiques que vous côtoyez au quotidien sans vous en apercevoir. Ils sont utilisés notamment dans les emballages, les films plastiques, les tuyaux et certaines peintures afin d’assouplir les matières plastiques.

Ces substances sont également présentes dans les cosmétiques et se retrouvent souvent en mer où elles sont une véritable menace pour la santé des cétacés qui y vivent, en particulier les rorquals communs et les cachalots. En chassant, les animaux les ingèrent.

A quel point les animaux sont-ils contaminés ?

En 2016, dans le cadre d’une étude, la WWF a effectué des prélèvements de gras et de peau sur un panel de 85 animaux vivant dans le sanctuaire Pelagos (70 rorquals communs, 9 cachalots et 6 globicéphales noirs). Ceux-ci ont ensuite été analysés par l’université Aix-Marseille afin de trouver des traces de phtalates, et plus particulièrement de 10 d’entre eux réputés pour leur dangerosité. Le plus alarmant est que les trois espèces sont touchées et que le plus dangereux de ces phtalates, le DEHP, est le deuxième plus concentré retrouvé sur les échantillons.

Ce phtalate, selon l’étude, a une concentration de 1 060 microgrammes par kilo de matière sèche, soit une concentration plus de trois fois supérieure à celle enregistrée pour l’Homme (« une source alimentaire a une concentration élevée lorsque la quantité de phtalate passant du plastique dans l’aliment est supérieure ou égale à 300 microgrammes/kg »).

Une étude destinée à faire réagir les foules

A l’heure actuelle, seuls quelques chiffres ont été publiés, mais WWF souhaite prolonger l’étude, notamment en augmentant le nombre d’échantillons à analyser provenant de cachalots et de globicéphales noirs. D’autres zones de la Méditerranée doivent être analysées par la suite.

Isabelle Autissier, présidente de WWF France, s’est exprimée dans un communiqué en mettant en avant le fait que nous pouvons tous agir pour éviter d’aggraver la situation. « Près de 269 000 tonnes de déchets plastiques formés de plus de 5 000 milliards de particules flottent sur les océans. Les résultats que nous présentons à l’occasion de la Journée des océans démontrent que s’il est urgent de nettoyer les océans de leurs plastiques, il est tout aussi prioritaire de prendre des mesures de réduction de la pollution par toutes les sources de contamination par les phtalates ».

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