De récentes expériences menées sur des souris ont montré que de minuscules particules de plastique pouvaient traverser la barrière hémato-encéphalique et pénétrer dans le cerveau peu de temps après avoir été ingérées.
Une découverte inquiétante
En raison de l’utilisation généralisée du plastique depuis de longues décennies, les microplastiques sont aujourd’hui omniprésents, des océans aux plus hauts sommets du monde en passant par les pôles. Ces dernières mois, des études ont également révélé leur présence dans la viande, le lait et le sang des animaux d’élevage, les organes de personnes vivantes, et montré qu’ils perturbaient le métabolisme des cellules pulmonaires et hépatiques.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nanomaterials, des chercheurs de l’université de Vienne ont étudié la capacité des microplastiques (0,1 micromètre à 5 millimètres) et nanoplastiques (1 à 100 nanomètres) de polystyrène à se déplacer dans l’organisme de souris et, le cas échéant, à envahir le cerveau.
Pour ce faire, les scientifiques ont administré par voie orale ces types de polluants à trois spécimens. Ces derniers ont été euthanasiés deux à quatre heures plus tard et des échantillons de tissu cérébral prélevés et analysés. L’équipe a découvert que les particules de petite taille avaient franchi la barrière hémato-encéphalique (qui empêche la plupart des substances étrangères de pénétrer dans le cerveau) et atteint l’organe deux heures seulement après leur ingestion.
L’utilisation de simulations informatiques a indiqué un mécanisme de transport passif des microplastiques dans le cerveau, favorisé par les molécules de cholestérol présentes à la surface de la membrane protectrice.
Des particules à même de favoriser l’inflammation
Selon Lukas Kenner, auteur principal de l’étude, de telles découvertes vont contribuer à améliorer significativement notre compréhension des micro et nanoplastiques ainsi que leurs implications pour la santé humaine.
« Afin de minimiser les dommages potentiels des micro et nanoparticules plastiques pour l’Homme et l’environnement, il est essentiel de limiter l’exposition et de restreindre leur utilisation », souligne le chercheur. « Un fois dans le cerveau, de telles particules pourraient augmenter le risque d’inflammation, de troubles neurologiques ou même de maladies neurodégénératives telles que les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson. »
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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