L’idée qu’il existe une « superdiversité » parmi les cerveaux masculins a été invoquée à plusieurs reprises dans la littérature scientifique au cours des dernières décennies. Mais selon une nouvelle méta-analyse, cet argument en faveur de la réussite des hommes n’est absolument pas étayé par des preuves.
Une idée tenace
De la politique mondiale aux entreprises de premier plan, en passant par les échelons supérieurs du monde universitaire et même les lauréats du prix Nobel, les hommes sont beaucoup plus représentés que les femmes. L’une des raisons de cette disparité a été attribuée à des facteurs biologiques. Depuis la fin du 19e siècle, l’hypothèse formulée par le sexologue anglais Havelock Ellis, selon laquelle un plus gros cerveau masculin correspondrait à un plus grand potentiel cognitif, a été utilisée pour expliquer pourquoi les hommes « méritent » des postes à responsabilité ou d’influence.
On a par la suite beaucoup écrit sur la question de savoir si les différences statistiques entre les sexes se traduisent par quelque chose de vraiment significatif, mais peu d’études se sont penchées sur la question de savoir si la diversité anatomique au sein d’un même sexe permet un plus grand éventail de comportements.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Biological Reviews, une équipe de chercheurs de l’université nationale australienne (ANU) a généralisé cette affirmation aux animaux afin de déterminer si les équivalents de nos propres traits de personnalité chez 220 espèces variaient dans une large mesure au sein de l’un ou l’autre sexe. Malgré la prise en compte de quelque 10 000 études, l’équipe n’a pu trouver aucune preuve convaincante démontrant une plus grande richesse dans la variabilité des traits de personnalité des mâles ou des femelles.
« Sur la base de nos données, si nous supposons que les humains sont comme les autres animaux, il y a autant de chances d’avoir un nombre similaire de femmes très performantes que d’hommes très performants dans ce monde », explique Lauren Harrison, auteure principale de l’étude. « Il n’y a aucune raison d’invoquer cet argument basé sur la biologie pour expliquer pourquoi plus d’hommes que de femmes sont lauréats du prix Nobel, par exemple, que nous associons à un QI élevé. »
Des travaux nécessaires
Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de différences entre les espèces dans leur ensemble : certaines caractéristiques, comme l’immunité ou certains traits morphologiques, varient considérablement entre les sexes chez certaines d’entre elles. Mais si, comme on l’a suggéré dans le passé, nous devons utiliser la nature comme un indicateur de la diversité des cerveaux masculins, nous ne pouvons que conclure que le riche paysage des cerveaux féminins offre autant de possibilités que celui des hommes.
L’absence de preuves en faveur d’une variété comportementale plus importante chez les hommes n’exclut pas d’autres explications biologiques au plafond de verre qui prévaut dans une grande partie de la société moderne. En revanche, elle bat en brèche l’idée que celui-ci soit principalement le résultat de notre construction biologique et serait donc quelque chose que nous ne pouvons, ou ne devrions, changer.
Selon l’équipe, démonter les notions selon lesquelles le mérite masculin est intimement lié à des facteurs biologiques pourrait même aider à briser les barrières sociales responsables des préjugés sexistes. « Au lieu d’utiliser la biologie pour expliquer pourquoi il y a plus d’hommes PDG ou professeurs, nous devons nous demander quel rôle la culture et l’éducation jouent en poussant les hommes et les femmes dans des voies différentes », conclut Harrison.
Par Yann Contegat, le
Source: Science Alert
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Catégories: Actualités, Sciences humaines
Finalement nous n’avançons pas beaucoup car le fond de tout cela c’est que biologiquement il faut des hommes et des femmes avec leur définition spécifique pour faire progresser l’humanité ! Lorsque nous maîtriserons le clonage, les choses deviendront alors totalement différentes …….