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Comment le cerveau atteint le “flow” et comment le favoriser

Un état de grâce pour le cerveau et le corps 

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— Marko Aliaksandr / Shutterstock.com

Vous connaissez peut-être cette sensation de plénitude et d’efficacité qui vous envahit lorsque vous êtes totalement absorbé par votre travail. Vous ne voyez pas le temps passer, vous oubliez tout le reste et vous accomplissez votre tâche avec aisance et plaisir. Cet état de performance optimale s’appelle le “flow” ou la fluidité. Quels sont les mécanismes cérébraux qui le permettent et comment le stimuler ?

Qu’est-ce que le flow ?

Le terme “flow” a été inventé par Mihaly Csikszentmihalyi, un psychologue hongrois qui s’est intéressé au bonheur et à ce qui rend les gens vivants après la Seconde Guerre mondiale. Il a observé que certains artistes étaient si passionnés par leur travail qu’ils en oubliaient leurs besoins vitaux comme manger, boire ou dormir. Il a alors décidé d’étudier ce phénomène qu’il a nommé “expériences optimales”.

Le flow désigne un état mental dans lequel une personne est totalement immergée et engagée dans une activité agréable. Elle est tellement concentrée sur sa tâche qu’elle n’a pas le temps de penser à autre chose. La personne perd la conscience de soi et la perception du temps. Elle se sent dans la “zone”, comme si elle était en harmonie avec ce qu’elle fait. Le flow n’est pas réservé aux artistes : il peut être vécu par des scientifiques, des sportifs, des écrivains ou toute personne qui réalise une activité qui lui plaît et qui lui correspond.

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Quels sont les mécanismes cérébraux du flow ?

Le flow n’est pas seulement un état de bien-être : il s’accompagne aussi de changements importants dans le fonctionnement du cerveau. Selon Steven Kotler, directeur exécutif du Flow Research Collective et directeur de la recherche pour le Flow Genome Project, “le flow est soutenu par une neurobiologie complexe”. Il implique la neurochimie, la neuroélectricité et la neuroanatomie, c’est-à-dire les substances chimiques, les signaux électriques et les zones du cerveau qui interviennent dans cet état.

L’un des changements les plus surprenants est que certaines parties du cerveau se mettent au ralenti ou s’éteignent pendant le flow. Il s’agit notamment du cortex préfrontal, la région qui contrôle les fonctions cognitives supérieures comme la planification, la prise de décision, la mémoire de travail, l’expression de la personnalité ou le comportement social. Cette région est souvent considérée comme ce qui nous distingue des autres animaux. Pourtant, quand nous sommes dans le flow, nous la mettons en veilleuse. C’est ce qu’on appelle l’hypofrontalité transitoire.

En même temps, le cerveau libère une cascade de substances chimiques qui améliorent les performances physiques et mentales. Il s’agit des endorphines, de la norépinéphrine, de la dopamine, de l’anandamide et de la sérotonine. Ces cinq neurotransmetteurs augmentent la vitesse, la force, la réactivité et les capacités cognitives. Ils sont aussi responsables du sentiment de plaisir et de satisfaction que procure le flow.

Quels sont les bénéfices du flow ?

Le flow est un état très recherché, car il présente de nombreux avantages. Il améliore les compétences, la motivation et l’efficacité. Cet état renforce également la confiance en soi, la créativité et le bien-être. Il peut même avoir des effets positifs sur la santé mentale et le bonheur en général.

La recherche a montré que cet état cognitif présente un large éventail d’avantages, allant de l’amélioration des performances et des compétences à une plus grande motivation et à la capacité d’achever des activités. Le flow n’est pas limité à une simple sensation de bien-être. En outre, un état de fluidité peut permettre d’apporter des changements positifs aux comportements et à la vision de la vie, d’améliorer la santé mentale et de rendre plus heureux et plus satisfait de la vie en général.

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Comment stimuler le flow ?

Le flow ne se déclenche pas sur commande, mais il est possible d’augmenter les chances qu’il se produise en créant les conditions propices. Selon Csikszentmihalyi, il faut avoir des objectifs clairs et adapter le niveau de difficulté de l’activité à ses capacités. Il faut éviter que l’activité soit trop facile (ce qui entraîne l’ennui) ou trop difficile (ce qui provoque l’anxiété). Il faut trouver le juste équilibre entre le défi et les compétences, ce qui stimule l’apprentissage et l’engagement.

Csikszentmihalyi propose la règle des “5W” pour structurer son activité : What (Quoi), Who (Qui), Where (Où), When (Quand), Why (Pourquoi). Il s’agit de se poser ces questions et d’y répondre dans son travail. Cela permet de hiérarchiser les informations et de donner du sens à ce qu’on fait. On peut aussi utiliser la technique de la “pyramide inversée”, qui consiste à commencer par les éléments les plus importants et à les détailler ensuite.

Enfin, il faut se laisser porter par le plaisir de l’activité, sans se soucier du résultat ou du regard des autres. Il faut être attentif à ses sensations, à son rythme, à son intuition. Il faut se faire confiance et lâcher prise. Le flow est une expérience unique et enrichissante qui vaut la peine d’être vécue.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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