Depuis le début de la pandémie, on sait que le Covid-19 peut infecter les animaux. Aux États-Unis, les chercheurs affirment que 80 % des cerfs en Virginie sont porteurs du virus. S’il n’y a encore aucune preuve que les animaux peuvent transmettre le virus aux humains, les chercheurs craignent que les cerfs deviennent un nouveau réservoir du SARS-CoV-2.

Une crainte que les cerfs puissent faire apparaître un nouveau variant du virus

La pandémie de Covid-19 est loin d’être terminée. Alors que de nombreux pays craignent une nouvelle flambée de la maladie, les États-Unis ont un problème supplémentaire à gérer en ce qui concerne le coronavirus : la crainte de l’apparition d’un nouveau réservoir du SARS-CoV-2 au sein des populations de cerfs. Ces inquiétudes ont fait surface avec une étude qui a signalé que 80 % des cerfs de Virginie ont été testés positifs au virus entre décembre 2020 et janvier 2021. La nouvelle étude prépubliée en ligne explique également que si le virus se transmet d’une facilité déconcertante entre les cerfs, rien n’indique jusqu’à présent qu’ils peuvent également le transmettre aux humains.

En revanche, ce qui est certain, c’est que ce sont des humains qui ont initialement transmis le virus aux cerfs. En effet, des analyses génétiques ont permis de déterminer cet état de fait. En ce qui concerne la facilité de propagation du virus dans les populations de cerfs, les scientifiques ont expliqué que chez ces animaux, un contact direct n’est nullement nécessaire pour transmettre le virus. Or, si l’étude s’est cantonnée aux cerfs dans l’Iowa, il est tout à fait possible qu’il y ait déjà une infection généralisée dans d’autres États américains.   

« S’il y a des retombées sur les cerfs vivant en liberté, ils se répandront comme une traînée de poudre », a expliqué Vivek Kapur, coauteur de l’étude, selon un rapport de The Guardian. Face à cette situation, les scientifiques craignent le fait que, si un grand nombre de cerfs ont été infectés par le virus, cela pourrait faire proliférer le virus et favoriser son évolution jusqu’à ce qu’il apparaisse un nouveau variant transmissible de la bête à l’Homme. Une autre des pistes qui semble pointer vers cette direction concerne la charge virale qui est exceptionnellement élevée chez les cerfs infectés.

— dstroik / Shutterstock.com

Une situation qui inquiète les scientifiques, mais pas les autorités responsables

Bien évidemment, l’émergence d’un nouveau réservoir du SARS-CoV-2 impliquera qu’il sera encore plus difficile de combattre le virus et d’essayer de mettre fin à la pandémie. « Si le virus a la possibilité de trouver un hôte alternatif en plus des humains, une sorte de réservoir, de refuge, cela permettra au virus de continuer à circuler même si toute la population humaine est immunisée. Il deviendra alors de plus en plus compliqué de gérer voire d’éradiquer le virus », a expliqué Suresh Kuchipudi, coauteur de l’étude, dans une interview accordée à NPR.

Notons que ce n’est pas la première fois que le Covid-19 affecte en masse des populations animales, faisant craindre l’apparition d’un nouveau réservoir du virus. Cela a notamment été le cas dans de nombreuses fermes de visons ; une situation qui a obligé les autorités compétentes à prendre des mesures drastiques : abattre les animaux pour éviter le pire. Actuellement, la situation des cerfs aux États-Unis n’est pas aussi dramatique, mais les scientifiques restent vigilants et continuent de suivre l’évolution du virus chez ces animaux. D’ailleurs, les autorités locales ne semblent pas s’en inquiéter puisque aucune mesure particulière n’a été prise en ce qui concerne la chasse du gibier, a rapporté USA Today.  

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