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Carcinisation : pourquoi l’Évolution transforme-t-elle tant d’animaux en crabes ?

Elle « réinvente la roue »

Le crabe de cocotier appartient à la famille des bernard-l’ermite — © fearlessRich / Wikimedia Commons

À la manière des modes revenant de façon cyclique, dans de nombreux cas, des organismes finissent par développer des caractéristiques physiques typiques des crabes. Une facette de l’Évolution connue sous le nom de « carcinisation ».

Convergence évolutive

Introduit en 1916, ce terme désigne une forme de convergence évolutive : lorsque des espèces non apparentées mais soumises à des contraintes environnementales similaires développent les mêmes traits physiologiques, morphologiques ou comportementaux.

Parmi les exemples les plus célèbres, la capacité d’écholocalisation présente chez les cétacés et les chauves-souris, ou les structures permettant le vol, documentées chez les oiseaux, les insectes et les ptérosaures.

Dans le cas des mammifères à piquants, il s’avère que le dernier ancêtre commun des échidnés (ou monotremes) des porcs-épics (qui sont des rongeurs) et des « hérissons vrais » (erinaceinae) vivait à l’époque des dinosaures et était dépourvu de protubérances épineuses. En d’autres termes : ce trait est apparu chez chacun de ces groupes à un moment donné de leur histoire.

Les crabes porcelaine sont en réalité plus proches des galathées et des bernard-l’hermite — © J. Antonio Baeza / Wikimedia Commons

De sérieux avantages

La carcinisation implique la perte d’une queue fonctionnelle, et le développement d’un corps plat et arrondi, avec un abdomen courbé et segmenté et de multiples pattes. Chez les crustacés décapodes (écrevisses, crevettes, crabes et bernard-l’ermite), on estime que les morphologies similaires à celles des crabes sont apparues indépendamment à au moins cinq reprises.

Ces dernières offrent de nombreux avantages dans les milieux côtiers et marins où évoluent ces créatures, notamment une meilleure protection face aux prédateurs, une meilleure mobilité et une meilleure prise.

Parmi les cas les plus frappants, celui du crabe de cocotier (Birgus latro), qui fait partie des plus grands arthropodes terrestres. Contrairement à ce que son nom vernaculaire et son apparence suggèrent, ce crustacé capable d’escalader ces arbres et d’ouvrir leurs fruits à l’aide de ses puissantes pinces appartient à la famille des bernard-l’ermite.

Au cas où vous l’ignoriez, il existe un crabe qui qui cultive des bactéries sur ses poils.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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