Des astronomes ont annoncé la première détection en dehors du Système solaire d’une forme complexe de carbone, qui pourrait contribuer à éclairer les origines de la vie telle que nous la connaissons.
Une première détection extrasolaire
Le monoxyde de carbone est la seconde molécule la plus abondante dans notre galaxie, mais on ignore précisément comment celui-ci se transforme en composés carbonés plus complexes. Si, au fil des années, l’analyse d’échantillons d’astéroïdes tels que Ryugu a révélé la présence de molécules présentant des liaisons carbone plus fortes, renforçant l’idée qu’elles aient été convoyées sur notre planète par ces roches spatiales, leur source originelle reste floue.
Récemment, Brett McGuire, du MIT, et ses collègues se sont penchés sur le nuage moléculaire du Taureau, une région de formation stellaire située à 430 années-lumière. En analysant les données de l’observatoire de Green Bank, en Virginie, ils ont détecté la signature radio du cyanopyrène, considéré comme un intermédiaire entre le monoxyde de carbone et les molécules carbonées complexes essentielles à la vie sur Terre.
« Ce nuage moléculaire est extrêmement froid [-263 °C environ], ce qui implique qu’il s’agisse de molécules largement antérieures à la formation d’une étoile », soulignent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science.
A complex form of carbon crucial for life on Earth has been spotted outside the solar system for the first time. Its presence helps show how the compounds needed for life could come from space. https://t.co/YPraXOWdSS
— New Scientist (@newscientist) October 24, 2024
En supposant que les autres nuages moléculaires en présentent également des concentrations élevées, cette détection inédite en dehors du Système solaire suggère que le cyanopyrène est extrêmement abondant et constitue potentiellement l’un des plus grands réservoirs chimiques de carbone complexe dans l’Univers.
De vastes implications
Selon Martin McCoustra, de l’université britannique Heriot-Watt, l’observation de molécules carbonées complexes au sein d’un tel environnement offre des indices précieux sur les réactions chimiques et les voies à même de donner naissance aux éléments constitutifs des organismes terrestres, tels que les acides nucléiques.
« En identifiant les mécanismes via lesquels ces molécules se forment et sont transportées dans le cosmos, nous en apprenons davantage sur le Système solaire et la vie qu’il abrite », conclut Ilsa Cooke, co-auteure de la nouvelle étude.
L’an passé, des astronomes avaient fait une étrange découverte aux confins du Système solaire.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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