
S’il y a de plus en plus de partisans de la libéralisation de l’usage récréatif du cannabis, il y a tout autant de personnes qui s’y opposent, évoquant notamment les dangers que représente cette drogue. Une nouvelle étude apporte un argument pour ceux qui s’y opposent. Celle-ci a montré que le cannabis altère certaines fonctions cérébrales.
La controverse sur la libéralisation de l’usage du cannabis
Actuellement, de plus en plus d’individus utilisent du cannabis, soit pour des raisons médicales, soit pour un usage récréatif. En ce qui concerne l’usage médical du cannabis, cette drogue et ses dérivés sont couramment utilisés dans les traitements de la douleur chronique, de la sclérose en plaques et de divers problèmes de santé mentale. Quant à l’usage récréatif du cannabis, c’est encore interdit dans la plupart des pays. Cependant, de plus en plus de gouvernements s’avancent vers la dépénalisation de cette pratique. Il faut savoir que la lutte pour la libéralisation de l’usage du cannabis ne date pas d’hier.
C’est cependant un processus difficile dans la mesure où l’usage du cannabis est un sujet particulièrement controversé. C’est également le cas lorsqu’il s’agit de l’usage médical du cannabis. Et s’il existe des preuves quant aux bienfaits potentiels du cannabis, il en existe tout autant qui montrent que cette drogue peut être dangereuse pour la santé. D’après les résultats de cette étude réalisée par les chercheurs de l’université du Colorado et publiée dans la revue JAMA Network Open, le cannabis peut endommager une importante capacité mémorielle du cerveau.

63 % des consommateurs présentent une activité cérébrale réduite
Plus précisément, les chercheurs ont découvert qu’une consommation fréquente de marijuana endommage la mémoire de travail du cerveau, ce qui peut entraîner des problèmes de sécurité, de communication et de réussite au travail. Il faut en effet savoir que la mémoire de travail est l’une des fonctions exécutives du cerveau. C’est la compétence qui permet aux individus de travailler avec des informations sans perdre le fil de ce qu’ils font. Autrement dit, la mémoire de travail est ce qui retient les nouvelles informations en place afin que le cerveau puisse les exploiter brièvement et les relier à d’autres informations.
Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont analysé les données de 1 003 adultes âgés de 22 à 36 ans classés en fonction de la quantité de marijuana qu’ils consommaient. 88 d’entre eux ont été identifiés comme étant de gros consommateurs de cannabis. Tous les participants ont effectué sept types de tâches cognitives conçues pour tester le langage, la compensation, l’émotion, la fonction motrice, la théorie de l’esprit, la mémoire de travail et le raisonnement relationnel. L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) a été utilisée pour analyser leurs réponses neuronales.
Parmi les gros consommateurs de cannabis, 63 % ont montré une activité cérébrale réduite lors de l’exécution d’une tâche de mémoire de travail. De même, il a aussi été observé que 68 % des consommateurs récents de marijuana subissaient une altération de leur mémoire de travail. Par ailleurs, une forte consommation de cannabis a été corrélée à une activité réduite dans des zones spécifiques du cerveau impliquées dans des fonctions cognitives telles que l’attention, la mémoire, la prise de décision et le traitement émotionnel. Par ailleurs, le cannabis pourrait inverser le vieillissement cérébral et renforcer les capacités mentales.