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Image d’illustration — Goran Vrhovac / Shutterstock.com

Grâce à l’imagerie satellite, et plus particulièrement les clichés de Google Earth, des chercheurs britanniques ont repéré trois camps romains dans le désert jordanien. Ceux-ci constitueraient les preuves d’une obscure campagne militaire au IIe siècle de notre ère.

Des structures temporaires à la forme caractéristique

Probablement utilisés pendant quelques jours ou semaines, ces camps romains à la forme caractéristique de « carte à jouer », avec des bords arrondis et dont les enceintes comportaient deux entrées opposées, ont probablement été édifiés par les soldats au fur et à mesure de leur progression dans le désert.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Antiquity, la distance qui les séparait était sans doute trop grande pour être couverte par l’infanterie en une journée et renforce l’idée que ces structures étaient destinées à des troupes montées, peut-être à dos de chameau.

À en juger par leurs dimensions, la base la plus à l’ouest pouvait accueillir deux unités de cavalerie, quand celles plus petites, à l’est, en auraient hébergé une chacune. L’itinéraire emprunté par l’armée romaine suggère que les soldats se dirigeaient vers la région du Jawf, dans l’actuelle Arabie saoudite.

« Ils ont emprunté une route caravanière périphérique reliant Bayir à Dûmat al-Jandal », souligne Michael Fradley, de l’université d’Oxford. « Cela suggère une stratégie de contournement de l’itinéraire plus fréquenté du Wadi Sirhan, ce qui pourrait avoir ajouté un élément de surprise à l’offensive romaine. »

Une annexion du royaume nabatéen beaucoup plus violente que prévu

En raison de l’emplacement des camps, il est peu probable qu’ils aient été utilisés lors de la tentative d’annexion du royaume nabatéen en 62 avant notre ère, s’étant concentrée sur Pétra, sa capitale se trouvant loin à l’ouest. Fradley estime que ceux-ci auraient sans doute servi lors d’une opération militaire ultérieure, non mentionnée dans les archives historiques, sous le commandement de l’empereur Trajan en 106 de notre ère.

Alors que les sources écrites de l’époque décrivaient la prise du royaume nabatéen comme une passation de pouvoir pacifique, l’existence de camps militaires romains suggère un processus nettement plus violent.

« Ces camps mobiles – si nous avons raison de les dater du début du deuxième siècle – indiquent que l’annexion romaine du royaume nabatéen après la mort de son dernier souverain, Rabbel II Soter, en 106 après J.-C., n’a pas été aussi simple qu’on l’imagine, et que Rome a dû agir rapidement pour sécuriser le royaume », concluent les chercheurs britanniques.

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