Déjà menacés à cause de l’ivoire qui compose leurs défenses, les éléphants sont aujourd’hui victimes d’une nouvelle forme de braconnage tout aussi barbare. En Birmanie, les chasseurs traquent désormais la peau de cet animal en danger, n’hésitant pas à tuer et dépecer des centaines d’individus. Un fléau que met en lumière WWF et qui inquiète sérieusement les défenseurs des animaux.

Pourquoi la peau de l’éléphant est-elle devenue aussi prisée que son ivoire ?

Comme c’est souvent le cas avec les éléments provenant des animaux, la peau de l’éléphant posséderait des vertus réputées dans le domaine de la médecine. Elle serait également utilisée pour réaliser des bijoux, ce qui justifie cette nouvelle vague de braconnage dont sont victimes les éléphants. Mais le plus inquiétant dans ce phénomène est qu’il prend de l’ampleur sans que les associations de défense ne sachent pourquoi.

Rohit Singh, spécialiste de l’application de la Loi sur la faune dans le monde a conscience que ces dernières années, « Des peaux d’éléphants ont été sur le marché mais nous avons récemment remarqué une augmentation soudaine de la demande. Bien que les raisons de cette augmentation de la demande restent inconnues, nous voyons cela se traduire par le nombre d’éléphants sauvages trouvés morts et écorchés ».

Quelle est la situation des éléphants en Birmanie ?

A l’heure actuelle, moins de 2000 éléphants vivraient à l’état sauvage dans le pays. Un chiffre très faible quand on sait que le braconnage de l’ivoire fait déjà des ravages sur l’espèce. Et la peau ne fait qu’accentuer le phénomène car il touche tous les individus.

Quand les braconniers cherchent de l’ivoire, ils ciblent uniquement les éléphants mâles car ce sont surtout eux qui sont pourvus de défenses. Avec l’arrivée du marché de la peau, les chasseurs ne font plus de distinction de sexe et n’hésitent pas à abattre à coup de fléchettes empoisonnées tous les animaux qu’ils croisent, qu’ils soient mâles, femelles, adultes ou bébés. Depuis 2013, plus de 100 éléphants ont ainsi été tués pour leur peau selon l’association WWF.

Un phénomène grandissant et très inquiétant

L’association tire d’ailleurs la sonnette d’alarme car si les éléphants continuent d’être abattus pour leur peau, la reproduction et donc la survie de l’espèce à l’état sauvage ne pourra plus être assurée. « Nous avons d’urgence besoin de déployer des équipes de gardes forestiers dans des domaines prioritaires clés où les éléphants sont pochés – Bago Yoma et Ayeyarwady Delta. Ces escouades de gardiens seront bien formés et équipés pour défendre les éléphants restants. À moyen et à long terme, on peut faire plus pour mettre un terme au commerce illicite de la faune en Birmanie », a affirmé Rohit Singh.

Au delà de la mise en place d’une brigade assurant la protection des animaux, WWF veut aussi interdire la vente de tranches de peau, phénomène récurrent dans les sites populaires du pays. Avec ces deux actions de la campagne #SaveTheirSkins, l’association espère ainsi préserver l’espèce et éviter qu’elle ne disparaisse à jamais à cause de l’Homme et du commerce illégal de la faune.

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