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Encore peu connue du grand public, la bronchopneumopathie chronique obstructive, aussi appelée BPCO, continue de toucher de nombreuses personnes. Depuis 1995, 12 % d’individus en plus sont décédés à cause de cette maladie. Elle est l’une des nombreuses conséquences de la cigarette.

LA BPCO : QUELLE EST CETTE MALADIE MORTELLE ?

Essoufflements après avoir monté un escalier ou après le moindre effort : vivre avec des capacités respiratoires limitées est toujours un fléau. En France, 1,7 million de personnes souffrent de bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO. Il s’agit d’une maladie chronique inflammatoire des bronches.

Le 21 novembre, à l’occasion de la Journée mondiale de la BPCO, des scientifiques ont expliqué, dans la revue European Respiratory Journal, que le nombre de malades et de morts a augmenté de 12 % entre 1995 et 2017. De plus, depuis 2016, cette maladie a provoqué la mort de 3 millions de personnes, devenant la troisième cause de mortalité au monde.

Le tabagisme actif ou passif est le principal responsable du déclenchement de cette maladie. En effet, il représente 80 à 90 % des cas atteints de BPCO. « Parmi les autres facteurs de risque, on note la pollution atmosphérique, l’exposition passive à la fumée de cigarette et des facteurs génétiques« , explique Santé publique France dans un article. Autres facteurs de risque : l’exposition à des substances chimiques ou l’infection respiratoire dans l’enfance.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE LA BPCO ?

La BPCO s’identifie sous différents symptômes : toux chronique, essoufflements, expectorations. Il s’agit principalement d’une obstruction chronique des voies aériennes, causée par le tabac et aggravée par la pollution de l’air. De plus, cette maladie est souvent associée à une bronchite chronique ou un emphysème, pouvant exposer les patients à des exacerbations, autrement dit une intensification des symptômes déclenchée à cause de virus respiratoires, comme la grippe.

Les patients touchés commencent généralement par souffrir de toux, de bronchite chronique et de dyspnée, autrement dit des essoufflements. Ces premiers symptômes s’intensifient progressivement et peuvent obliger les patients à être hospitalisés.

LES CONSÉQUENCES DE LA BPCO

Les conséquences de la BPCO sont nombreuses. Inflammation des poumons, dont les tissus s’endommagent fortement, rétrécissement des voies respiratoires ou disparition progressive des alvéoles pulmonaires, qui ont pour rôle de récolter l’oxygène de l’air respiré : cette maladie provoque de graves et inquiétantes séquelles. La BPCO peut également entraîner la mort. En France, on recense près de 16 000 décès par an.

DES TRAITEMENTS POUR AMÉLIORER L’ÉTAT DE SANTÉ DES PATIENTS TOUCHÉS ?

Jusqu’à présent, il n’existait aucun traitement curatif pour soigner cette maladie. Elle est principalement traitée à l’aide de médicaments ou à l’aide de programmes d’exercices supervisés. On ne peut pas guérir de la BPCO, mais des moyens sont utilisés et conseillés aux patients pour en limiter les symptômes : arrêt du tabac, kinésithérapie respiratoire, corticoïdes, oxygénothérapie ou encore bronchodilateur. De plus, les médecins recommandent fortement la vaccination contre la grippe et le pneumocoque.

Depuis le 16 octobre 2019, une nouvelle thérapie appelée « dénervation ciblée des poumons » est testée sur un patient du CHU de Nice. L’objectif de ce traitement : améliorer l’état de santé et la qualité de vie des patients atteints de BPCO. Il représente un véritable espoir pour eux. « L’objectif de la dénervation ciblée des poumons est d’interrompre les signaux nerveux transmis aux poumons pour réduire les conséquences cliniques de l’hyperactivité neuronale », explique la société américaine Nuvaira à l’origine de cette étude qui porte le nom de Airflow 3. Il ne s’agit en aucun cas d’une opération chirurgicale, mais d’une intervention qui consiste en l’introduction d’un cathéter dans les poumons à l’aide d’un bronchoscope. « Une ablation circonférentielle des nerfs au niveau des bronches souches de chaque poumon » est ensuite réalisée. Ainsi, les nerfs de la partie centrale des poumons sont désactivés par une technologie de radiofréquence.

Ce nouveau patient français fait partie des 400 patients atteints de BPCO qui bénéficieront de l’opération de cette étude. Dans le monde, 40 centres, dont 8 en France, la pratiqueront. Des essais avaient précédemment été réalisés avec les études Airflow 1 et 2. Ces dernières avaient permis une réduction significative des symptômes. Cette nouvelle thérapie serait réalisée en complément des médicaments déjà prescrits aux patients, certaines techniques, comme les bronchodilatateurs, ne permettant pas de guérir complètement la maladie mais d’en atténuer les symptômes.


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