Depuis des milliards d’années, notre Univers semble stable et immuable. Cependant, cette stabilité pourrait être plus fragile qu’il n’y paraît. Des recherches récentes, publiées dans Physical Letters B, suggèrent que l’Univers pourrait être en équilibre précaire, menacé par une seule particule fondamentale : le boson de Higgs. Les chercheurs ont examiné des modèles de l’Univers primitif qui incluent des trous noirs primordiaux légers, et leurs conclusions indiquent que ces modèles sont peu probables, car ils auraient déjà pu déclencher des événements cataclysmiques liés au boson de Higgs.
Le boson de Higgs
Le boson de Higgs est une particule fondamentale responsable de la masse et des interactions de toutes les autres particules connues dans l’Univers. Il agit en interaction avec le champ de Higgs, un champ omniprésent et uniforme qui confère une masse aux particules élémentaires. Ce champ est souvent comparé à un bain d’eau calme dans lequel l’Univers tout entier baigne. Grâce à cette uniformité, les lois de la physique restent cohérentes à travers le temps et l’espace, permettant aux scientifiques d’observer des phénomènes stables à travers l’Univers.
Cependant, il est probable que le champ de Higgs ne soit pas dans son état d’énergie le plus bas, ce qui implique qu’il pourrait théoriquement changer d’état, entraînant des modifications radicales des lois physiques. Un changement d’état dans le champ de Higgs pourrait entraîner une transition de phase, similaire à l’évaporation de l’eau en vapeur.
Ce processus créerait des bulles d’espace à basse énergie, où les lois de la physique seraient complètement différentes. Dans ces bulles, la masse des électrons, ainsi que leurs interactions avec d’autres particules, seraient radicalement modifiées, provoquant la désintégration des protons et des neutrons, les éléments constitutifs des atomes. Ce bouleversement serait catastrophique pour toute forme de vie, car les bases mêmes de la matière seraient altérées.
La menace est-elle imminente ?
Les dernières mesures effectuées au Grand collisionneur de hadrons (LHC) du CERN suggèrent que ce scénario est possible, mais heureusement peu probable à court terme. Les physiciens considèrent l’Univers comme « méta-stable », ce qui signifie qu’il pourrait s’écouler encore des milliards de milliards d’années avant qu’un tel événement ne se produise.
Le champ de Higgs a besoin d’une raison pour que les bulles se développent. La théorie de la mécanique quantique, qui contrôle le microcosme des atomes et des particules, est responsable de la fluctuation constante de l’énergie de Higgs. Il est donc statistiquement plausible que le Higgs forme occasionnellement une bulle, même si c’est peu probable, ce qui explique pourquoi cela prend autant de temps.
En revanche, la situation change en présence de sources d’énergie externes, telles que des champs gravitationnels puissants ou du plasma chaud, qui est une sorte de substance composée de particules chargées. Dans ces cas, le champ peut plus facilement emprunter cette énergie pour produire des bulles.
Les trous noirs primordiaux
Parmi les facteurs externes pouvant perturber le champ de Higgs, les trous noirs primordiaux se distinguent. Ces objets exotiques, formés peu après le Big Bang, résultent de l’effondrement de régions densément peuplées de l’espace-temps. Contrairement aux trous noirs ordinaires, les trous noirs primordiaux peuvent être extrêmement petits, pesant parfois à peine un gramme. Leur existence est prédite par plusieurs modèles théoriques de l’évolution cosmique, notamment ceux qui postulent une phase d’inflation rapide après le Big Bang.
Les travaux de Stephen Hawking dans les années 1970 ont montré que les trous noirs s’évaporent lentement en émettant des radiations. Plus un trou noir est léger, plus il est chaud et s’évapore rapidement. Si des trous noirs primordiaux de faible masse avaient existé dans l’Univers primitif, ils se seraient déjà évaporés, créant des points chauds susceptibles de déclencher des bulles dans le champ de Higgs.
Bien que ces théories soient fascinantes, le fait que nous existions encore aujourd’hui suggère que les trous noirs primordiaux légers n’ont probablement jamais existé, ou du moins pas en quantité suffisante pour menacer l’Univers. Cependant, si des preuves de leur existence passée venaient à être découvertes, cela indiquerait des lacunes dans notre compréhension actuelle du boson de Higgs. Il pourrait exister des mécanismes protecteurs encore inconnus, comme de nouvelles particules ou forces, qui empêchent ces bulles de se former même en présence de trous noirs en évaporation.
Par ailleurs, voici 5 scénarios qui pourraient détruire l’Univers.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Science Alert
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« Ce qui signifie qu’il pourrait s’écouler encore des milliards de milliards d’années avant qu’un tel événement ne se produise ».Alors pourquoi faire C…r le monde !